Présentation du Cercle Du Renouvellement Spirituel

Introduction et présentation du Cercle Du Renouvellement Spirituel (CDRS) et de ses membres.

Le CDRS est un groupe de réflexion qui travaille sur le thème de la spiritualité.

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Programme du Centre Du Renouvellement Spirituel

Le programme d’étude du CRDS se décompose en 2 grands chantiers et un chantier annexe en accès direct ci-dessous :

  1. Analyse de l’existant spirituel.
  2. Quelle spiritualité pour aujourd’hui ?
  3. Autres débats.

Ces chantiers se proposent d’étudier différents thèmes tels qu’énoncés en détails ci-après.

Analyse de l'existant spirituel

  1. Etats des lieux
    1. Etats des lieux des religions et des spiritualités historiques dans le monde
    2. Spiritualités modernes
    3. Pseudo-spiritualités modernes : médias, droit-de-l’hommisme, transhumanisme, presse et information, technicisme, scientisme (croissancisme), de Bourdieu au Wokisme, New Age, Transhumanisme, etc.
    4. Qu’est-ce qu’une secte ?
  2. Bilan et synthèse des de l’état des lieux des principales spiritualités
  3. Lignes de forces transverses aux spiritualités existantes
    1. Bernard Lahire et le fait Magico-religieux et dépendance-domination
    2. Emmanuel Todd et le niveau zéro de la religion aujourd’hui (https://youtu.be/ARXOWAGQank?t=1035).
    3. Une spiritualité sans Dieu existe-elle, et depuis quand ?
    4. L’Anthropocentrisme dans les religions.
    5. Les prophétismes.
    6. Quid de la Civilisation, la Barbarie, le Sauvage et le Primitif.
    7. Homme, spiritualité et matérialisme.
    8. Les religions sont-elles adaptées au temps présent (l’exemple de la fermeture de chrétiens, et avec arrogance ; tout cela étant typique du raisonnement par la solution).
    9. Satanisme
      1. Qui est Satan ? (Concurrent de Dieu ou vilain petit canard ⇒ bouc émissaire utile)
      2. Satanisme comme phénomène socio-culturel (sorcellerie, Rock – “sympathy for the devil”- drogue – tendances suicidaires – no futur)
      3. Satanisme et complot.
    10. La notion de sous-ensemble de l’humanité élue.
    11. Organisations spirituelles
      1. Les clergés.
      2. Pouvoir et relations avec les autres pouvoirs.
      3. Gestion de la croyance.
    12. Processus de création d’une spiritualité.
      1. Examen de la notion de “Révélation”.
    13. Relation entre spiritualité et sentimentalité.
    14. Spiritualité et civilisation(s).
    15. Spiritualité et politique aux moments des ruptures.

Quelle spiritualité pour aujourd'hui ?

  1. Motivations
  2. Légitimé contemporaine
  3. Qu’est-ce la spiritualité ?
    1. Définition et débats
    2. Hominisation et sacrifice selon René Girard
    3. La théorie spirituelle de René Girard
    4. Définitions de la Spiritualité
  4. Le Bien
  5. Notions d’entropie et de néguentropie
  6. Une spiritualité sans Dieu est-elle possible pour l’avenir ?
  7. Animisme
    1. Animisme et objets industriels
    2. Analyse critique de la construction anthropologique de l’animisme
  8. Différence entre âme et esprit.
  9. Spiritualités personnelles et proposées par chacun.
  10. Une révolution précède-t-elle ou engendre-t-elle un changement spirituel ?
  11. Visions des ères historiques à partir des notions d’une part de croissance et de progrès ; et d’autre part des relations avec la nature.
  12. Phénomènes des “déviances” aux dogmes et leur sens en termes de besoin, de désir.
  13. Les grands thèmes de la spiritualité.
  14. Spiritualité, religion : Quelles différences ?
    1. Etude du paradoxe spiritualité individuelle versus religion collective.
  15. Spiritualité et rationalité (dont la scientifique).
  16. Spiritualité et homosexualité.
  17. Spiritualité et anarchisme.
  18. Le renouvellement spirituel passe-t-il obligatoirement par :
    1. La réconciliation du Collectif et de l’Individu ?
    2. Un prophète ?
  19. La somme de petites actions individuelles peut-elle changer les choses ?
  20. Quid d’une spiritualité sans clergé ?
  21. Quel portée, locale ou universelle ?
  22. Nouvelle spiritualité est-elle possible aujourd’hui ?
  23. Opportunités ouvertes par les perspectives de messie et d’apocalypse dans les religions monothéistes.
  24. Continuité versus renouvellement : Périmètre, caractéristiques et faisabilité.
  25. Esquisse de ce que pourrait/devrait être une spiritualité actualisée.

Autres débats

  1. Dérèglement climatique : Yahvé punit les hommes ou les hommes se punissent eux même ?
  2. Notions d’entropie et de néguentropie
  3. Temps de parole : Faire court ou faire long (synthèse, parole hypnotique et discours hélicoïdal, exhaustivité, développement de la pensée) ?
  4. Les trangressions.


Dialogue autour du thème “Politisation de la spiritualité”

Le 8 octobre 2022, Eberhardt Wittich a écrit

Bonsoir à tous,

Je vous remercie tous pour la haute tenue de nos échanges sur un sujet aussi complexe. Outre la problématique existentielle, plus individuelle, la spiritualité, débouchant sur une religion, trouve des répercussions sociale, culturelle et politique.

Je souhaite revenir sur la politisation de la spiritualité dans les différentes parties du globe. Je veux démontrer une particularité du courant aboutissant au christianisme : le rôle unique des femmes par rapport aux autres aires culturelles de civilisations évoluées. Passons sur l’ère mythique des peuples premiers, y compris celle de la Grèce archaïque, où les déesses jouent un rôle non négligeable dans les “combats des dieux”. Tout commence à se transformer avec la fondation des civilisations agraires devenant de plus en plus patriarcales, réduisant ainsi la rôle des femmes à une portion congrue. Sauf quelques exceptions, non seulement la Thora juive, mais aussi toute l’aire asiatique (Taoïsme, Bouddhisme, Hindouisme tardif brahmanique) se donne pour objet de limiter l’activité féminine au foyer familial. C’est à peine si quelques reines sont mentionnées, notamment en vue d’accaparer le pouvoir en faveur de leur fils.

Seules quelques cultures circonscrites à l’Est de la Méditerranée, et encore de manière épisodiques, ont permis à certaines femmes de jouer un rôle politique ou spirituel. On pensera en particulier aux femmes de l’Égypte et de la Grèce antiques. Avec Jésus montrant sa compassion pour les pauvres, les méprisés, les femmes et les enfants, le statut des femmes s’élève même pour les classes les plus basses. La pécheresse (probablement Marie-Madeleine) est valorisée et rappelons qu’on lui attribue la première vision du Christ ressuscité, insigne honneur, dont le seul précédent comparable se retrouve dans le mythe égyptien d’Osiris et Isis. Filiation ?

Cela ne veut pas dire qu’il n’y ait pas eu de “retour de bâton” par la suite, et même rapidement. Le misogyne Paul de Tarse (cf. le second chapitre de ma “Psychologie de la Chrétienté”) fera taire les femmes. Paul, véritable architecte de l’Église, revient ainsi au paternalisme juif dans son travail de structuration des institutions. Ultérieurement, contrairement à toutes les autres religions, cela n’empêche pas certaines femmes de montrer la voie, soit dans un domaine purement mystique (Thérèse d’Avila, Catherine de Sienne), politique (Clotilde, épouse de Clovis et Hélène, mère de Constantin) ou même les deux avec Jeanne d’Arc. Il faut ajouter à cela les mythes amoureux à forte imprégnation spirituelle : Tristan & Yseult et “Julie ou la Nouvelle Héloïse” de Rousseau (cf. chapitre Amour de mon livre). À chaque fois que notre civilisation est en crise, une femme au caractère trempé joue un rôle déterminant.

Quelle est la situation aujourd’hui ? La barbarie n’est que la conséquence d’une crise multifactorielle : économique, sociale, écologique et politique, qui sont partout pointés du doigt. Mais d’autres facteurs ne sont pas ou trop faiblement thématisés : spirituel ET sentimental. Sans nouvelle épopée (cf. Simone Weil), sans nouveau mythe amoureux, aucun espoir n’est permis. En suivant Clouscard, toutes les relations sentimentales ont des soubassements matérialistes (confort, loisirs, etc.). Et pourtant, les conditions économiques d’une société industrielle en pleine compétition géopolitique mondialisée ne permettent plus l’abondance. Il faut produire un idéalisme de sobriété conviviale au moyen d’un mythe. C’est sur cette base que je souhaite travailler. Pourquoi ? Les traités théologiques ou la littérature et déclarations discursives, ne sont pas accessibles au peuple. Il faut un dramaturge pour incorporer une vision holiste dans une histoire toute simple, que tout le monde peut comprendre et aimer. Les Évangiles, Tristan et Yseult, Jeanne d’Arc, “Julie” font entrer un nouveau Code au moyen d’une histoire poignante et belle, édifiante.

C’est tout l’objet du scénario d’histoire d’amour écologique, que j’ai écrit il y a plus de deux ans. Je ne prétends pas avoir réussi, mais je donne au moins une piste qui me paraît la plus opérationnelle, afin de changer en mieux l’état d’esprit des gens. Provoquer une “révolution des cœurs” est bien sûr très difficile en ces temps de divertissement abrutissant et facile, organisé par les GAFAM & Co. Être meilleur qu’eux est un objectif primordial en recherchant les failles dans leur fabrication d’idéalisme de pacotille. En outre, il faut déjà être présent, avant le point de rupture de crédibilité du “système”.

Enfin, il ne faut pas chercher à se positionner par rapport aux autres appareils religieux, chrétiennes incluses. Tout en allant dans les synagogues et débattant avec les pharisiens, Jésus reçut l’Esprit saint en-dehors. Contrairement aux autres initiateurs de religion (Moïse, Mohammed), il ne s’est pas préoccupé de structurer un appareil religieux. Il est resté sur le plan des symboles. Il s’est surtout attaché à révolutionner le sens du Bien, du Beau, de la Justice et de l’Amour. Si un homme pouvait provoquer la chute de l’idéalisme capitaliste, ce serait déjà une libération de premier ordre. Il viendra ensuite certainement quelqu’un pour fabriquer une religion. Mais cela est une autre histoire, souvent écrite par d’autres.

J’espère ne pas vous avoir trop assommé avec toutes ces considérations qui me trottent depuis longtemps dans la tête. Au bonheur de vous retrouver vendredi prochain.

Bien à vous

Eberhardt

Le 14 octobre 2022, Guillaume Tanneux a écrit

Bonjour Eberhardt,

Merci pour ton courriel. Maintenant que j’ai le feu vert de Luc (et toi), je me permets de te répondre.

Comme demandé, pourras-tu nous communiquer ton livre sur « le nouveau mythe amoureux écologiste » ?

Si tu me permets, au sujet de la place des femmes dans la chrétienté :

Comme tu le rappelles, si à l’origine Jésus donnait une place particulière aux femmes, la religion qui s’est construit sur son existence les a vite relégué à une position subalterne, dominées par l’homme.

Il me semble qu’il y a un distinguo a faire entre l’histoire véritable (supposée) et le dogme religieux qui en découle. Car dans les deux, la place de la femme est totalement different. Et malheureusement c’est plutôt la religion, que la parole de Jesus lui-même, qui influence ou a influencé les sociétés occidentale.

Même si le protestantisme donne plus de latitude aux femmes, elles restent quand même sujettes à la domination masculine, d’où découle le patriarcat.

Patriarcat, qui, je te l’accorde, existe presque partout ailleurs, sans l’influence de la chrétienté.

Disons qu’elle aussi partage ce travers de déséquilibre entre les sexes.

C’est l’une des raisons qui me font penser que tout en relevant les apports réels de la chrétienté, la privilégiée ne m’apparaît pas opportun pour renouveler la spiritualité, trop absente à notre époque.

Ici au Japon, l’une des plus grandes divinités est Amaterasu, la fille de Izanagi (équivalent de Dieu) lui-même. C’est la déesse du soleil et le drapeau nippon lui fait directement référence avec son cercle rouge, représentant le soleil et donc Amaterasu. Dans l’archipel c’est la troisième divinité dans la hiérarchie shintoïste.

Pourtant le Japon est aussi une société patriarcale ET conservatrice. Plus que la France, c’est vrai.

Ce que j’essaye de dire c’est qu’il y a une limite à l’influence du mythe dans l’organisation sociale.

Me semble-t-il.

Mais nous en reparlerons.

Je comprends ton influence sur Luc, qui nous l’a d’ailleurs dit, en ce qui concerne la relation que vous faites entre spiritualité et sentimentalité. Personnellement je suis dubitatif.

Si je comprends bien, le lien que vous faites vient des mythes amoureux racontés dans la religion ?

Il faudra développer que je comprenne mieux.

A titre personnel, même si je peux comprendre qu’il est possible de voir une relation entre spiritualité et sentimentalité, il me semble que se sont des choses sensiblement différentes.

Surtout que, désolé c’est le progressiste qui s’exprime, aujourd’hui (plus qu’hier) l’homosexualité a fait son chemin dans la société (acceptation plus grande). Donc je m’interroge sur la pertinence et/ou la difficulté de créer une spiritualité nouvelle par le biais d’un récit amoureux.

Tel ou telle, peut toujours s’identifier au delà du sexe du modèle, mais cela me semble compliquer la chose et potentiellement tenir à l’écart une partie de la population.

Hors il me semble qu’il faut envisager une spiritualité la plus englobante possible, même si l’on se cantonne aux frontières françaises.

Donc je ne rejette pas l’idée de construire une nouvelle spiritualité sur un mythe amoureux, mais je l’interroge.

Nous en discuterons.

Je suis d’accord avec toi sur la (l’idéale de) nécessité de faire aussi qualitatif que les critères auxquels nous ont habitués les américains (GAFAM). Même si je pense important de puiser aussi dans nos propre références françaises et tenter en même temps de créer quelque chose de nouveau.

Quelle gageure !

Enfin, je suis d’accord, si je t’ai bien compris, sur le fait que nous ne cherchons pas a créer une énième religion, mais bien une spiritualité. Même si son devenir peut nous échapper. Il faudra tout de même veiller à ce qu’elle soit suffisamment simple et authentique, pour ne pas être (trop) dénaturé, récupérée.

C’est notamment pour cela que, là où vous faites un lien entre spiritualité et sentimentalité, j’en fais un entre spiritualité et science. La science étant plus difficile à falsifier que le mythe, me semble-t-il.

À vendredi prochain (ou avant par l’écrit),

Guillaume

Le 15 octobre 2022, Eberhardt Wittich a écrit

Bonjour Guillaume,

Je te remercie beaucoup pour tes commentaires et questionnements. Je vais tenter d’y répondre de manière la plus précise possible. Je t’ai envoyé par courriel séparé le scénario d’histoire d’amour, que je peux également envoyer à Jean-Charles s’il le souhaite (Luc l’a déjà reçu).

Tu reviens sur la place des femmes dans des sociétés plus ou moins patriarcales par devers le monde. Si j’ai bien compris, tu te demandes comment la femme (occidentale) joue ou peut jouer un rôle dans la relance d’une spiritualité, si défaillante à notre époque. La question est de savoir la place du mythe dans l’organisation sociale. Tu te poses aussi la question sur le rapport entre la spiritualité et la sentimentalité, notamment par rapport à l’homosexualité. Tu souhaites envisager une “spiritualité la plus englobante possible”. Comment la spiritualité et la science peuvent interagir, afin de relancer notre civilisation ?

Dans mon entreprise d’explication de la “production d’une croyance”, de son “design” jusqu’à l’achèvement du produit (une religion), je vais m’appuyer du mieux que je peux sur mes penseurs favoris : Simone Weil, René Girard et Michel Clouscard. En suivant les deux derniers, il existe une nécessité quasiment matérialiste de la foi (cela va faire plaisir à Luc). Elle n’est pas pour autant adossée à une religion selon Clouscard : Yseult et Tristan ayant foi en l’amour. Mais d’un autre côté, en dernier ressort, même si l’on a quasiment décrit la totalité des conditions socio-économiques, on ne peut expliquer pourquoi tel ou tel prophète, tel ou tel acteur social déclenche une révolution accouchant à terme d’une religion sans qu’il l’ait nécessairement structurée par lui-même. C’est de l’ordre de l’ineffable ; un moment “magique”, un point de rupture tout aussi difficile à expliquer que le big bang. Pour la première dimension, la matérialiste, on doit travailler inlassablement en étudiant toutes les sciences humaines et spirituelles (Livres, théologies et exégèses), la littérature et savoir les replacer dans leur contexte historique. Quant à la seconde, l’intuition me guide en m’appuyant sur la première. Qui sait si ma petite idée, ou celle que développe un autre que moi, peut déclencher une avalanche ? Personne, même si une étincelle ne peut allumer la poudre que si les composants (les conditions socio-économiques) se trouvent en présence dans des proportions adéquates.

Depuis, les Grecs anciens, voire les Égyptiens, certaines femmes (plutôt issues des couches dominantes, les plus intelligentes et plus fougueuses) ont toujours joué un rôle social beaucoup plus important et déterminant que dans les autres cultures. Cela ne veut pas dire, qu’après un moment de crise où certaines jouent les premiers rôles, que le patriarcat n’a pas repris le dessus pour la masse des femmes (et des hommes) des basses classes. Comme la plupart des femmes et des hommes se contentent de conformisme (confortable en Occident), ils sont dirigés par la minorité oligarchique assoiffée de pouvoirs et de richesses (servitude volontaire). Mais globalement, en regardant sur des millénaires, les femmes en Chrétienté ont acquis plus de dignité sociale et même de responsabilité politique que partout ailleurs. C’est un fait. On doit aller même plus loin. C’est grâce à toute une série de déclarations fortement influencées par la Chrétienté (Droits de l’homme & Co), que les femmes dans le monde entier ont acquis un plus haut niveau de droits et de dignité, sauf en Afghanistan et en Iran, régis par l’Islam. Il ne faut pas trop se laisser submerger par toutes les polémiques (meetoo, lgbtq+, etc.) pour voir que le “verre s’est rempli” pour les femmes, même si l’on peut encore faire mieux. Les féministes occidentales sont arrivées à un tel point de haine envers les hommes, que tous les mâles (blancs de plus de 50 ans) sont devenus par nature des suspects. Du fait de l’ignorance de soi et des fondements sexués, aggravée par les polémiques, il en résulte un double déséquilibre brouillant toutes les cartes et la possibilité de trouver des solutions. Il ne faut pas oublier que toutes ces polémiques saturant les médias sont tellement exagérées pour ne pas voir l’essentiel : lutter pour de bonnes conditions socio-économiques et progresser vers le véritable Amour…

Les mythes, selon René Girard, ont eu de tout temps pour fonction l’édification du peuple qui en fait l’éloge. Ces mythes fondateurs relatent (presque) toujours un sacrifice et encouragent un mimétisme au moyen d’une morale ad hoc. De là se forme le long des siècles un code éthique régissant les actes politiques, sociaux et économiques avec des tabous et des totems. Il serait ici trop long d’aborder plus en détail ce sujet. Je te convie à lire René Girard : “Des choses cachées depuis la fondation du monde”, “Je vois Satan tomber comme l’éclair”. En guise de conclusion provisoire, il faut se rendre compte que les mythes fondateurs (i.e. Amaterasu) si puissants durant les premiers siècles/millénaires jusqu’à la société industrielle, ont perdu de leur efficacité, au point de ne plus rien représenter (ou très peu) de nos jours. C’est pour cette raison que le complexe médiatique dominant essaye de nous endormir avec hits, best-seller, séries TV pseudo-historiques ou fantastiques. C’est pour cela que les hommes ne peuvent plus trouver de fondements communs résolvant les profondes contradictions du système, voire clivages au centre de leur propre être, entre les injonctions d’une morale (idéaliste) et la réalité s’y opposant. En découle dans le meilleur des cas une oblitération de ces contradictions (“qu’y puis-je ?”) et dans le pire des dépressions ou abandon de toute lutte. C’est la solitude de “l’ermite de masse” pour reprendre le mot de Günther Anders. Afin de contrer cet état de dépression collective, il faut offrir un nouveau mythe réactualisant les anciennes valeurs, afin de résoudre les NOUVELLES contradictions.

Pourquoi la sentimentalité PROFONDE est-elle le meilleur véhicule pour relancer la spiritualité dans notre aire culturelle ? Mais comprends moi bien, cette sentimentalité mythique n’est pas l’apanage d’une relation amoureuse classique entre un homme et une femme. Les cas d’Isis, Antigone, Marie-Madeleine et Jeanne d’Arc sont là pour en témoigner. Face à la mort d’un être cher, la conscience d’un péché grave commis, le dépérissement d’un royaume, un conflit de loyauté, les êtres sensibles et responsables vont prendre des décisions radicales, sortant des sentiers battus, car l’ancien code n’est plus opérationnel. À nouveau, des êtres, idéalisés par le mythe, face à une crise, qui n’est pas que individuelle (midlive crisis), mais socio-économiques et politiques, vont s’engager dans une nouvelle voie. Mais attention, sauf dans certains cas (ex. “Julie ou la Nouvelle Héloïse”), ce n’est pas le narrateur qui provoque un changement de paradigme, mais il interprète l’enseignement des héros anciens en les acclimatant aux conditions de vie de son temps. C’est souvent un patchwork de différentes histoires et valeurs incorporées de manière subtile de façon à n’en former qu’une. C’est ce à quoi je me suis employé dans mon scénario.

Afin de pouvoir répondre à la question de la place de l’homosexualité dans la spiritualité passé par la “moulinette” d’une histoire sentimentale édifiante, il faut d’abord se poser une question fondamentale : qu’est-ce que la vie ? comment s’est-elle constituée ? son évolution ? à quelle point la technologie peut-elle intervenir pour la faire évoluer ? Dans un domaine différent de l’historicisme et du scientifique utilitariste, je veux également introduire la notion du Beau et de sa perception par l’homme.

Étant scientifique de formation et de par mon expérience professionnelle, exerçant l’activité de maraîcher produisant ses semences, je me suis posé d’une manière très concrète la question du sens de la vie, et pas seulement nourricière. Depuis les origines de notre univers, ses constituants se sont liés par dipôles, le positif attirant le négatif et inversement. Prenons deux étoiles sans planète à proximité, aucune vie ne peut apparaître. Idem pour des planètes loin de toute source lumineuse. Toute forme de vie biologique évoluée a besoin d’une reproduction sexuée, qui est le vecteur principal de l’évolution. Voici des raisons premières pour ne pas voir dans l’homosexualité un élément structurant pour le rendre codifiant. Je ne vois dans l’histoire de l’humanité aucun mythe pouvant prétendre à la codification des relations humaines. Il ne faut jamais perdre de vue la dimension transcendantale – à la fois de l’esprit et du corps – des hommes, voulant procréer. Aller contre cela, c’est aller contre la Nature. L’instant magique de la procréation, au moment de l’union charnel de deux corps, peut revêtir alors une dimension mystique. C’est tout simplement la beauté en action.

Voici pour l’état des choses avant l’apparition des technologies. Les scientifiques nous promettent, après la PMA, de futures “productions” d’enfants “sur mesure”. Bientôt des usines à bébés ! Chacun, qu’il soit en couple hétéro ou homo, seul ou en collectif pourra se le choisir selon ses désirs et… ses moyens ! On voit déjà, sans avoir recours à la PMA, des couples avoir des enfants, qui sont gérés comme leur animal de compagnie. L’élévation aux valeurs morales et spirituelles est quasiment nulle. De plus, un enfant éduqué par un couple homosexuel, n’aura même pas connaissance dans son vécu de la dialectique des sexes. Tiens, tout récemment, un organisme dépendant du ministère allemand de la famille a présenté l’usage de blocage hormonal destiné aux enfants, afin qu’ils puissent retarder leur puberté et… choisir leur sexe ! Tout est fait dans ce système industriel de l’homme-roi pour l’éloigner de la Nature. Moi, en tous les cas, je ne trouve pas cela beau. Je ne souhaite pas “Le meilleur des monde” pour nos enfants. Aucun mythe amoureux, ni sa déclinaison diversifiée par chacun de nous, ne peut apparaître dans ces conditions.

Comme tu parlais d’une “spiritualité la plus englobante possible”, je voudrai dire quelques mots à ce sujet. Il faut l’étudier sur deux niveaux : principes et pratiques. Si on veut une spiritualité aux principes non-violents, Jésus et Bouddha ont déjà donné l’essentiel. C’est sur la pratique que tout se diversifie et peut même devenir coercitif ; on pense aux guerres de religions chrétiennes, mais aussi à certains moines bouddhistes haïssant des minorités au Myanmar. Ensuite, il y aura toujours une diversité d’interprétation des principes pour des raisons géographiques (climat, agriculture, histoire, etc.) et de conditions de vie. On ne peut que “jouer” au prophète, mais on ne peut pas contrôler un mouvement, qui dans le meilleur (ou le pire) des cas en serait issu.

Enfin, je ne vois pas concrètement ce que tu entends par le rapport entre science et spiritualité. Simone l’a abordé en écrivant que la spiritualité pouvait atteindre une précision mathématique en usant d’un langage adéquat. De par ailleurs elle estimait que la géométrie pythagoricienne – au contraire de l’algèbre – était divine. Le sociologue des religions Rodney Stark estimait que Thomas d’Aquin avait, au moyen de ses concepts théologiques, préparé le terrain de la méthode scientifique moderne.

Voilà, Guillaume, mes réflexions qui me sont venues à la suite de tes commentaires. Au bonheur de continuer nos échanges.

Eberhardt

Post Scriptum
Bonjour à tous, Simone philosophait de manière récurrente sur une citation de l’Agamemnon d’Eschyle : Par la souffrance la connaissance. Le peuple français se laisse de manière cyclique torturer par ses gouvernants avant de rebondir, en s’appuyant sur des êtres portant la lumière et sachant dire la justice. Mais ils ne sont entendus que lorsque tout va mal. Ceux qui ont beaucoup souffert, sans se laisser dépérir, peuvent aimer très fort et influencer les autres lorsque la situation est grave. L’amour sous toutes ses formes est le moyen de lutter dans l’adversité. C’est même une loi biochimique (ceci à l’adresse de ceux qui veulent rester sur un plan strictement matérialiste). Aucun peuple ne peut longtemps rester en dépression collective, sans qu’il arrive un prophète pour lui faire remonter la pente (voir illustration jointe). Si non, le peuple disparaît (souhait de Davos !). Amitié Eberhardt

Le 27 octobre 2022, Guillaume Tanneux a écrit

Bonjour Eberhardt, bonjour messieurs,

Tu as bien résumé mes questionnements, à l’exception de la place de la femme dans le renouvellement spirituel. Si tu me permets de préciser mon propos :

Étant humaniste et universaliste, je ne vois pas de différence en terme de pouvoir politique (organisation de la société) entre l’homme et la femme.

Le rapport entre politique (organisation de la société) et spiritualité c’est, de mon point de vue, que la politique doit s’organiser sur la base de la spiritualité, qui lui donne ses principes et quelque part sa direction (but).

Donc de mon point de vue la femme comme l’homme sont également concernés par la politique et donc par la spiritualité (ou inversement). Même si, leurs contributions peuvent être occasionnellement diverses du fait de leur sexe. Mais tout comme deux personnes du même sexe peuvent apporter des contributions différentes.

En bref, la femme a un rôle aussi important que l’homme, même si il a ses spécificités. Il me semble donc important de respecter cette égalité, même si l’on peut (et doit) se pencher sur les spécificités (dû au genre).

Nous partageons l’idée de la dimension utilitaire (plutôt matérialiste) de la spiritualité (plutôt que religion).

Nous sommes aussi d’accord sur le fait qu’il est difficile, voir impossible, de prédire les révolutions (dans le sens de changement profond) ou ce qui les déclenche. Qui est, comme tu le rappelles, un ensembles de choses que l’on ne peut maîtriser (à priori). Même si l’on peut, et doit, essayer d’y contribuer (déclencheur + orientation).

Sur le féminisme :

Nous sortons quelque peu du sujet principal, mais peut-être cette digression lui sera utile ?

Je ne suis pas suffisamment connaisseur des cultures du monde pour alimenter le propos et donc admets la situation plus favorable du fait de la chrétienté notamment, de la femme occidentale. Même si, il me semble, la chrétienté a autant joué en la faveur qu’en la défaveur des femmes (de leurs droits).

Si je ne nie pas l’apport de la religion chrétienne, je m’interroge sur son degrés, et ai tendance à penser qu’il s’agit d’un mouvement de fond plus large que la seule religion. Notamment philosophique (en particulier les Lumières).

Là :

« Depuis, les Grecs anciens, voire les Égyptiens, certaines femmes (plutôt issues des couches dominantes, les plus intelligentes et plus fougueuses) ont toujours joué un rôle social beaucoup plus important et déterminant que dans les autres cultures. »

Je ne pense pas que les femmes des couches dominantes soient plus intelligentes ou fougueuses. Je pense qu’elles ont accès à une meilleure éducation, par rapport aux autres couches, ainsi que leur confort matériel et leur statue social leur permettent leur fougue (plus grande sécurité matérielle).

Cela semble être un détail, mais ici je veux casser le mythe d’une élite (naturelle) supposée, qui n’est en réalité « que » le fruit de sa condition socio-économique. Sous-entendu ce sont surtout ces conditions qui permettent de faire émerger l’intelligence et en l’occurence le courage. Sous-entendu, les autres couches bénéficiant de ces mêmes conditions, donneraient autant de personnes intelligentes, fougueuses…

Ici :

“Cela ne veut pas dire, qu’après un moment de crise où certaines jouent les premiers rôles, que le patriarcat n’a pas repris le dessus pour la masse des femmes (et des hommes) des basses classes. »

C’est vrai que le patriarcat a, jusqu’à présent, repris le dessus. Il me semble qu’il touche toutes les classes, y compris supérieures, ne serait-ce que dans les mentalités, ce qui est soi est a des conséquences sur toute la société, mais que son impact est plus dur encore sur celles et ceux qui sont déjà dans des conditions défavorables. Un peu comme aujourd’hui avec l’inflation qui frappe tout le monde, mais plus durement les plus précaires.

Ceci pour rappeler qu’un déséquilibre, tel ici le patriarcat, impact l’ensemble de la société, même si différemment ou de façon plus ou « moins » douloureuse.

Là :

« Comme la plupart des femmes et des hommes se contentent de conformisme (confortable en Occident), ils sont dirigés par la minorité oligarchique assoiffée de pouvoirs et de richesses (servitude volontaire). »

Je me sens obliger d’interroger ceci, car cela implique des conséquences fâcheuses (condescendance envers le peuple, la masse) potentielles.

Est-ce que la majorité est conformiste ou est-ce que, comme dans la nature, le chemin demandant le moins d’effort est toujours privilégié ?

Cela peut sembler être du chipotage, mais il me semble que selon ce point de vue de départ sur l’attitude du plus grand nombre, la réflexion et donc ses conséquences (organisation sociale) sont radicalement différentes.

Typiquement => paternalisme, pour employer un euphémisme (le peuple n’est incapable et suiviste et donc doit être dirigé) ou démocratie (le peuple est capable et entrepreneur et peut se diriger lui-même).

Si je n’ignore pas que le conformisme existe, je pense que l’apathie du plus grand nombre est d’abord le fait qu’en général l’homme, préfère une situation inconfortable mais encore tolérable à la nécessité de se dresser pour revendiquer ses droits (conflit, incertitude, risque sur l’intégrité physique…).
D’accord avec l’influence positive universelle de l’Occident sur le reste du monde.

Sur les « polémiques » (terme péjoratif pour décrire un mouvement comme #metoo ou les luttes pour les droits des « minorités sexuelles »), celles-ci sont construites par les médias qui appartiennent au bloc bourgeois ou à la classe dominante (chacun utilise le terme qui lui convient).
Il y a l’enjeu de l’audimat, le bruit faisant malheureusement office de pot de miel, mais il y a aussi et surtout, de mon point de vue, une stratégie de diversion et de délégitimation des mouvements progressistes. Car l’ordre établi est patriarcal, capitaliste, de dominations…

Il faut donc démêler la dimension émancipatrice (nécessaire) de tel ou tel mouvement, de la caricature qui en est faite.

Mais oui, il y a de façon général progression des droits des femmes, avec deux pas en avant, un pas en arrière (récemment la remise en cause du droit à l’avortement qui semblait acquis).

Je ne pense pas que les féministes occidentales en soient arrivées à la haine aveugle des hommes. Qu’il y ai ici et là des exagérés, cela existe dans tout mouvement. Ils sont une minorité visible car bruyante et encore une fois instrumentalisée par le pouvoir en place.

Le féminisme ce n’est pas ça. Le féminisme c’est la défense de l’égalité homme – femme.

J’admets que dans le capitalisme, l’individualisme, le consumérisme… bref les travers de notre société s’atomisant, le féminisme conduisent certain(e)s a confondre leur égoïsme propre à la revendication égalitariste.
Mais d’une part il faut comprendre d’où vient cette dérive (individualisme) et d’autre part il ne faut pas faire d’amalgame qui évacue autant la nuance que la réalité.

Ici :

“Du fait de l’ignorance de soi et des fondements sexués,.. »

Pour ne pas mésinterpréter ton propos, puis je te demander d’élaborer là dessus ?

Sur les mythes :

Nous avons ici deux approches fondamentalement différentes. C’est intéressant.

Comme écrit dans mon précédent courriel, je pense que la spiritualité nouvelle à laquelle nous voulons nous atteler, doit se faire dans une approche, une méthode scientifique et non pas tenter de renouveler les « fables » du passé (là c’est moi qui utilise un terme péjoratif pour parler de mythe).

De mon point de vue la spiritualité nouvelle ne doit pas avoir pour but de subjuguer les masses (avec des récits fantastiques), mais au contraire de s’adresser à leur intelligence, le capacité de compréhension.

Je pense que la société civile (scientifiques, philosophes, monsieur tout-le-monde) peut et doit s’accaparer le sujet de façon la plus rationnelle et la plus logique (proche du réel) possible. Par la recherche, par l’intellect, par le débat public,…

Créer des mythes basés sur des croyances est trop bancale, aléatoire, irrationnel, instable… pour service de fondement, de soubassement, de fondation à la société et son organisation politique.
C’est prendre des risques que l’on a connu (historiquement) et qui continuent d’être des problèmes encore aujourd’hui.
Je pense que notre but est, non pas de reproduire cela, mais de chercher à le dépasser.

Il s’agit de chercher l’émancipation. Comment un mythe, une croyance, une religion, pourrait y contribuer sans effets indésirables ? Puisqu’il ne s’agit pas de raison mais d’intangible. Chacun pourra prétendre à son intangible car il n’y a pas de mesure factuelle, tangible pour déterminer qui a raison.

Au contraire, prouver de façon logique, par l’observation, la répétition,.. que telle ou telle chose est un fondement, me semble plus de nature a fédérer l’humanité (sur un temp long j’en conviens).

Et je n’exclus pas du tout le « fantastique », cette fois dans le sens de grandiose, car ce que nous allons découvrir dépasse nécessairement notre entendement de matérialistes, aveugles à la dimension spirituelle bien plus vaste.
Il n’y a pas besoin de rajouter d’artifice (au double sens du terme).

Ici j’essaye de défendre l’idée que spiritualité et croyance sont deux choses différentes et qui de mon point de vue se marient mal (effets négatifs).

Je vise une spiritualité rationnelle.

Sur l’homosexualité et le « sens de la vie » :

Toi qui est scientifique tu n’ignores pas que l’acte sexuel n’a pas comme seul fonction la reproduction. Pour reprendre ce désormais fameux exemple, les bonobos règlent les conflits notamment par l’acte sexuel, pour faire retomber la tension qui ne manque pas d’arriver dans tout groupe constitué.

Les hommes, qui partagent un grand nombres de caractéristiques spécifiques à telle ou telle espèce animale, aussi pratique parfois l’acte sexuel comme un « remède » à la tension.

Mais aussi, et bien sûr, la majeure partie du temps nous nous adonnons au sexe simplement par ce que c’est bon et parce que c’est une façon privilégiée d’exprimer et de vivre notre amour pour et avec l’autre.

Ils y en a pour qui c’est un loisir (club échangistes), d’autre un métier (acteur de film pour adultes), etc…
Évidemment j’exclus la prostitution qui est une forme de domination (même si il y aurait des choses à dire).

Bref, la sexualité n’est pas exclusivement réservée à la reproduction et en réalité, très peu par rapport à sa pratique.

Moi qui n’ai jamais voulu d’enfant je serais bien triste et frustré si le « sens de la vie » était seulement de procréer.

Justement chercher à connaitre le sens de la vie est un fondamental de notre travail sur la spiritualité. Tu nous partages ton point de vue sur celui-ci et j’ai le mien, mais si il s’agira d’en discuter tous ensemble.

Pour en revenir aux orientations sexuelles, je partage l’inquiétude des dérives capitalistes, individualistes que tu listes, mais je ne les amalgame pas avec une orientation sexuelle qui existe depuis toujours. Que l’homosexualité soit acceptée ou refoulée dans l’histoire, elle a toujours existé. Elle existe même chez les (autres) animaux :

https://www.geo.fr/environnement/les-animaux-sauvages-peuvent-ils-etre-homosexuels-209355

Certains y voient une orientation contre nature, alors que c’est de la nature qu’a émergé cette orientation, comme celle de l’hétérosexualité.

Quand à l’éducation des enfants par des couples homosexuels, le recul historique, ainsi que les études montrent qu’il n’y a pas de différences. Et, peut-être pour rassurer, que les enfants n’adoptent pas nécessairement l’orientation sexuelle de leurs parents, car c’est quelque chose qui émerge de son fort intérieur, de son soi profond.

Enfin sur le rapport entre science et spiritualité, de nombreux savants, génies, tel Einstein, « cartésiens » et matérialistes de par leur formation et champ d’expérience, ont fini par conclure que leurs recherches et découvertes menaient vers une organisation élégante, sophistiqué du monde et qu’il était impossible que tout ceci soit arrivé par chance, par le hasard, comme c’est encore majoritairement cru par la communauté scientifique.

Certains scientifiques de diverses disciplines en appellent à une science post-matérialiste :

https://inexplore.inrees.com/articles/Manifeste-science-Beauregard

J’ai eu le plaisir d’échanger avec Olivier Chambon, médecin psychiatre de formation, qui c’est spécialisé dans les expériences psychédéliques et qui a écrit de nombreux ouvrages parlant de cette relation entre science et spiritualité.

Ici notre discussion : https://www.youtube.com/watch?v=RnlkjPvfqE0&list=PLtj4IT8_yLQzDeVJZa7RkPLQq-3cJULvz&index=25

Voilà pour le moment. Je te remercie pour cet échange de qualité et ai hâte de te, vous, retrouvez vendredi pour prolonger la discussion.

Amitiés,

Guillaume

Le 27 octobre 2022, Eberhardt Wittich a écrit

Bonjour Guillaume,
Bonjour à tous,

Je te remercie pour cette longue réponse, qui montre parfaitement les éléments du débat. Pour simplifier, on peut les ordonner en binômes tels : individuel-collectif, obligation-devoir, principe-pratique, loi-liberté, conformisme-révolutionnaire.

Je souhaite insister sur le fait que je ne nie pas l’égalité en droit de l’individu (homo-hétéro, femme-homme), mais que nos constitutions politiques (depuis 1789) ne prennent pas assez au sérieux les obligations non seulement socio-politiques, mais aussi individuelles et intersubjectives.

Pour ne prendre qu’un exemple, celui des études comparatives sur l’éducation des enfants entre parents homo ou hétéro, il est évident qu’il manquera aux enfants élevés dans un couple homo de référence comportementale du sexe manquant des parents. C’est une sorte d’appauvrissement sui generis. Et n’oublie-pas que les études ne disent souvent que ce que les sociologues, souvent gauchistes, souhaitent prouver. Sur le point qui me paraît essentiel, quels critères prendre ? Je ne vois pas vraiment comment les définir, mais je sais qu’ils sont essentiels. Enfin, pour te montrer à quel point la folie homosexuelle est en train de prendre de l’ampleur, de premières crèches exclusivement destinées à des enfants de parents homosexuels vont ouvrir à Berlin… Ce système essaye d’ériger un choix individuel minoritaire en une prescription au moyen d’un système éducatif. C’est exactement l’inverse de l’ancien qui vilipendait l’homosexualité qui est en train de se produire ; là, ce sera l’hétérosexualité qui sera dénigré, si ce n’est de manière claire, mais au moins informelle.

Tu ne le sais peut-être pas, mais j’ai de la pratique à ce sujet, et non seulement de la théorie. Je suis père d’une jeune femme de 23 ans. Après la mort de ma première fille, je voulais travailler à mi-temps lorsque la seconde eut 3 ans, mais cela ne plaisait pas à ma femme. Et c’est de haute lutte (pacifique), face à la troupe féministe (amies, juges, avocates), que j’ai obtenu la garde alternée 50/50. Alors que j’aurais pu obtenir la garde totale de Solène, puisque sa mère avait des problèmes psychiatriques graves, j’ai refusé de la couper de sa mère : il faut si possible qu’un enfant puisse vivre avec les deux, ou de connaître deux parents des deux sexes, qu’ils soient biologiques ou symboliques. Loin de toute misogynie (j’ai aimé en sens unique ma femme 3 ans après le divorce), je me suis posé la question de la maternité, paternité, féminité, masculinité de manière concrète et théorique. À part celle de Rousseau, j’ai trouvé la grande majorité de la littérature moderne (scientifique incluse) à ce sujet bien mièvre et théorique. En préparation de ma “Psychologie de la chrétienté”, j’ai même donné des conférences en la matière, que je peux t’envoyer. Résultat des “courses” : ma fille est une femme épanouie, batailleuse, dotée de beaucoup d’empathie (résolvant les problèmes psycho de ses ami(e)s) et réussissant sur le plan des études et professionnelles au-delà de toute espérance. J’espère que tu ne prendras pas le pédigré de ma fille pour de la vantardise, car elle disposait d’un bon potentiel dès le départ. Quelque soit l’évolution future d’un enfant, il faut faire preuve d’une grande capacité d’observation et d’une présence assidue, afin de lui permettre d’exprimer son meilleur potentiel.

Sur le plan des valeurs politiques, s’appuyant sur des principes philosophiques et spirituels, il faut distinguer deux niveaux et être très précis dans la formulation. Les femmes et les hommes ne sont pas égaux, comme il est d’usage de le dire un peu rapidement ; ils sont égaux en droit. Ce processus, j’insiste, issu de la chrétienté, a mis de nombreux siècles et se trouve quasiment achevé aujourd’hui sur le plan législatif. C’est ensuite à sa mise en oeuvre qu’il faut travailler sans pour autant aller contre la nature de chacun des sexes. Seule une dictature pourrait obliger les femmes à devoir être à parité maçon ou bodyguard. En ce qui concerne les hommes, il serait coercitif de les obliger à entrer dans des métiers sociaux. Comme tu me parlais de bonobo, je vais illustrer mon propos avec des chimpanzé. À un groupe de jeunes mâles et femelles, on a donné des poupées et des voitures. Ces dernières ont été la principale attraction des mâles et les premières des femelles. Mais comprends moi bien, cela ne veut pas dire que les femmes doivent être cantonnées à des tâches réputées féminines. Je trouve louable que Simone Weil a pu devenir agrégée de philosophie dès 1932 et j’ai applaudi ma fille quand elle a réussi dans un domaine accaparé par les hommes : business (management international et conseil). D’ailleurs, tu as pu constater le niveau professionnel et social élevé des archétypes féminins de mon histoire d’amour.

Tu as également abordé le thème de l’élitisme. Il est bien sûr nécessaire d’entraîner tous les niveaux de la société vers le haut. Mais comment faire concrètement dans l’état d’abrutissement généralisé, y compris des soient-disantes élites, qui ne comprennent pas les grands enjeux de justice sociale et écologique ? Il faut différencier entre les buts à longs termes et les moyens opérationnels : les nombre de “troupes” et leur capacité d’engagement réel ! Un discours restant dans des imprécations théoriques (comme celui de Greta) ne fait rien avancer du tout ou pire, ne fait que brouiller les cartes et remplir l’espace de cerveau déjà surchargé des populations.

Vu le néant spirituel, ou du moins un spirituel à côté de la plaque (des enjeux décrits ci-dessus), nous nous trouvons dans situation comparable à celle du Christ, qui lui, en-dehors de toute autre science que celle de l’Amour, a mis en branle une révolution, qui a eu des répercussions (positives et négatives). La principale science à cet usage est “l’anthropologie compassionnelle”, si bien décrite par René Girard. Mais voilà, qui donc lit cet auteur ? Quand on décrypte la mécanique diabolique employée par les GAFAM, on voit bien qu’ils s’appuient sur cet auteur, mais pour mettre la “tête des peuples dans le cul”. À contrario, ce même auteur peut être utilisé de manière bénéfique par une équipe voulant un renouveau civilisationnel écologique et humain. Ce que je décris là, ce sont les deux faces de la science, qu’il ne faut pas idéaliser par principe. Comme l’art, la science a eu besoin de tout temps de mécènes pas toujours bien intentionnés. Bref, une élite a toute sa place si elle a pour objet principal la conscientisation du peuple par des moyens accessibles à lui.

Cela nous mène à la problématique de la “fable”.Il paraît louable de vouloir de procéder par une démarche “rationnelle et scientifique”. Mais de quelle science parles-tu ? Tu penses sérieusement que le “prolo” d’à côté de chez moi (chien berger, agent de sécurité et bière) t’écoutera ? En ayant depuis dix ans tenté de faire lire à des centaines ma “Psychologie de la Chrétienté”, j’ai bien vu l’inccessibilité de ce genre de traité, y compris pour des classes culturées de la société. En agitant le gourdin de la science, je pense que c’est justement faire preuve d’un entre-soi, accessible à une petite minorité, qui, contrairement à celle des Lumières, ne dispose plus de moyens de communication déterminants (trop faible impact par rapport aux massmédias). Jusqu’à preuve du contraire, je préfère ma petite historiette d’amour, qui commence a connaître quelque succès ; les derniers en date, un colonel de la légion en retraite et un postier devenu énarque, très impliqué dans les réseaux.

Au bonheur de continuer nos échanges.

Eberhardt

Le 28 octobre 2022, Guillaume Tanneux a écrit

Messieurs,

Merci pour ta réponse argumentée Eberhardt.

Nous la prolongerons tout à l’heure, avec l’apport de Luc et Jean-Charles, mais je me permets de commencer ici.

Pourras-tu faire mon éducation et m’expliquer ce que signifie « intersubjective » ?

Aussi approfondir sur ta critique des manques de la constitution ? Je veux être certain de bien te comprendre. Même si a priori je partage ton point de vue ici.

Sur la parentalité homosexuelle :

Il y a en ce moment une remise en cause des recherches et des résultats des science sociales, en particulier, qui parce qu’elles démontrent et démontent l’infondé de croyances conservatrices, sont cataloguées de gauche ou pour employer le vocable à la mode destinée à dénigrer « gauchistes ».

Hors, si il est indéniables que certains chercheurs se retrouvent dans les valeurs de gauche, il est faux d’affirmer qu’ils s’y retrouvent tous. Il y a là comme ailleurs une mixité d’opinions, politiques, religieuses, philosophiques, morales…

Quand bien même il y aurait une majorité de gens plutôt à gauche, ce dont je doute, la multitude de résultats dans le temps et sur les continents, est consistante, fait plutôt consensus et passe nécessairement par des points de vue plus neutres du fait de la diversité des sources.

Je comprends que dans ces temps troublés, alors que nous sommes à une époque charnière, il y ai une remise en cause jusqu’aux fondements scientifiques, et je suis de ceux qui critique la science aussi, disons le scientisme plutôt, mais tout jeter par dessus bord et sans autres travaux et résultats pour contredire par l’observation et non pas par l’avis de tout un chacun, ne m’apparait pas opportun, mais au contraire dangereux.

Comme un retour aux sombres époques pendant lesquelles la rationalité était exclue et où les croyances prétendaient expliquer le monde.

La parentalité est quelque chose de complexe et qui ne se réduit pas à la mère et au père (ou aux mères et pères dans les couples de mêmes sexes). Les études prennent en compte la complexité et l’étendue de la parenté. Rare sont les cas dans lesquels l’enfant (garçon ou fille) ne sont entourés que d’hommes ou que de femmes. Et même dans ces cas, l’entourage social, culturel, symbolique permet le contact avec la mixité sexuelle.
Encore une fois les études montrent qu’il n’y a pas de corrélation entre orientation sexuelle ou comportement social et sexualité des parents, si ce n’est une plus grande tolérance envers la différence et une plus grande acceptation de sa propre sexualité, qu’elle soit hétérodoxies, bi ou homosexuelle.

Dans de nombreux cas, si il y a bien deux parents de sexes différents, c’est plutôt la mère qui élève les enfants. Parfois même les frères et sœur, ou même oncles ou tantes… Et malheureusement un parent isolé, en général femme.

Ce qui est montré c’est que c’est plutôt le milieu et les conditions sociales, matérielles, qui impactent le devenir de l’enfant.

Et puis, depuis le temps que l’homosexualité est accepté dans nos sociétés, les craintes légitimes de certains auraient été confirmé.

Pour reprendre ton argumentaire, mais c’est aussi ce que disent les études, c’est l’amour qui compte.

Un enfant élevé dans l’amour, peut importe le sexe des parents, grandira épanouie et s’intègreraient aisément dans la société.

Il y a eu des périodes pendant lesquelles l’homosexualité était la norme, notamment chez les grand philosophe, l’humanité est encore là et le lègue de ces hommes n’est pas interrogé ou remis en cause du fait de leur orientation sexuelle.

Pour en finir de mon côté avec ce sujet, qui nous a éloigné de la spiritualité, je pense que l’orientation sexuelle est une affaire personnelle et que la société ne doit se préoccuper que du bien être de ses enfants. Si l’observation montre que tout va bien, nul besoin d’interroger de quel côté penche le désir.

Ah oui, sur l’exemple de la crèche, je pense qu’il s’agit plutôt d’individualisme, d’une forme de ségrégation, plutôt qu’un problème propre, ou lié, à l’orientation sexuelle.

De la même façon on voit apparaitre des ghettos pour riches, etc…

Ces exemples bien tristes, sont des illustrations du délitement de la société, à cause du capitalisme qui pousse à l’individualisme, à l’atomisation de la société, pour fragmenter les forces qui s’opposent à lui (aux possédants). Dont les GAFAM très certainement.

Le plus sincèrement du monde, je te félicite pour avoir su éduquer ta file afin qu’elle devienne une femme épanouie. Parent est la plus importante et difficile entreprise !
Je suis beau-père de deux « enfants » de 25 et 27 ans et même si je ne peux pas me plaindre quand je vois comment ça se passe ailleurs, c’est quand même pas facile tous les jours. Mais l’amour est le lien fort qui nous unis au delà des difficultés, des différences culturelles et du fait que je ne sois pas leur père biologique.

Oui, tu as raison, les juges ont plutôt tendance à privilégier la garde maternelle, ce qui peut se comprendre mais ne se justifie pas. Ici aussi, seule l’observation (et non la croyance) du bien être de l’enfant doit guider les décisions.
Je suis avec toi pour faire cette critique.

Tu as aussi fait des conférences ?! Quelle production ! Quel engagement ! Merci pour tes futurs partages.

Tu as raison, il est important d’être précis. Les femmes et les hommes sont égos en droit, et ont leurs spécificités individuelles et du fait de leur sexe. Ici aussi je suis avec toi. Merci pour la rectification.

Et c’est vrai que la pratique ne suit pas toujours le législatif. Encore d’accord.

Dans la société que j’imagine il n’y a pas d’obligation pour tel ou telle d’être consigné à telle ou telle activité, mais le choix pour chacun et indépendamment du sexe de faire ce qui l’épanouie, ce qui correspond à son talent, son intérêt, de sort qu’il/elle contribue de la meilleure façon à la société.

Si une femme veut être pilote de chasse, haltérophile, astronaute, mathématicienne ou un homme sage-femme, aide à domicile, homme au foyer, stripteaser… ne m’apparait pas problématique.

Bref, je crois que nous sommes d’accord.

Sur l’entrainement du plus grand nombre et pas seulement d’une élite éclairée :

Tu as raison, il y a une stratégie d’abrutissement généralisée de la part du système en place qui, encore une fois, use de sa place et outils, pour assurer son pouvoir en empêchant la contestation. Et c’est indéniablement efficace.

Pourtant, toi, Luc, Jean-Charles et bien d’autres, même si trop peu nombreux, montrent qu’aussi efficace le système est, il n’a pas encore pénétré toutes les consciences.

Je suis certains de la qualité de chacun de vous, mais aucun de nous ne fait partie d’une quelconque élite (ou supposée élite).

Cela montre que la résistance peut être (naître) n’importe où. D’ailleurs, il est parfois plus facile de s’interroger sur le système quand on en est une victime directe plutôt que quand on y vit confortablement (supposée élite).

Les Gilets Jaunes aussi, montrent que cela peut surgir de partout et avec une certaine acuité (revendication du RIC).

Ceci pour défendre l’idée qu’il me semble opportun de viser autant la conscience du plus grand nombre que des plus éduqués. Comme tu le rappelais justement, on ne sait pas par où cela peut arriver.

Alors concrètement comment fait-on. L’initiative de Luc me semble un bon départ. Créer un cercle de réflexion à visée publique et peut-être aurons nous la chance de touche et d’inspirer quelqu’un(e) fusse-t-il/elle de condition modeste, qui aura le charisme, la verve, le talent pour soulever les foules ?

Un peu comme Jésus. Si je n’écris pas de bêtise il était lui-même de milieu modeste.

Un petit mot sur Greta Thunberg qui est la cible favorite de certains, parce qu’elle est jeune et que c’est une fille, il est indéniable que sa contribution a plus apporté, en particulier au près de la jeunesse, que nous tous réunis (saufs nos égos). Elle a contribué à faire prendre conscience à certains de l’impact négatif de l’homme sur la nature et ainsi de la mise en péril des générations futures. Apres on ne peut pas tout demander et attendre d’une seule personne, aussi courageuse et motivée soit-elle.

Le Christ lui-même n’a pas pu remettre l’humanité sur le droit chemin. Et sa contribution c’est faite sur un temps (très) long, bien « après lui ».

Il faut être à la fois humble et ambitieux. Humbles dans nos personnes et notre capacité à participer à un mouvement positif plus large et ambitieux dans nos efforts pour y contribuer.

Nous rediscuterons du mythe que tu proposes. Si j’en suis critique pour les raisons indiqués, peut-être que Luc et Jean-Charles trouveront l’idée judicieuse. Étant démocrate je me rangerais derrière le plus grand nombre et donnerais alors ma juste contribution à la réussite de l’entreprise.

Si je partage ton constat, je pense qu’il faut se garder d’un défaitisme ou d’un fatalisme par rapport à nos contemporains. Même chez les moins instruits ou les plus passifs.

Il m’arrive tour à tour d’être l’un ou l’autre. Ignorant ou las.

D’accord avec l’inspiration que pourra nous donner René Girard.

Enfin sur la démarche scientifique pour une renouvellement spirituel :

Sur ma chaîne j’aborde les sujets politique, philosophique, spirituel, exopolitique (en particulier). Je constate que les vidéos les plus vues sont celles traitants des sujets péjorativement qualifiés par certains de « paranormaux ». EMI, voyage astral, OVNI, souvenir de vies antérieures..

Il semble qu’une partie des gens soient attirées par le mystère, le phénoménal.

Sauf que, sur ma chaîne j’en parle de façon rationnelle et j’exclus le fantastique, l’artifice, parce que les sujet sont impressionnants en soit.
Je traite ces sujets d’un point de vue scientifique et rationnel, ainsi que politique d’ailleurs.

Impossible de dire ce que les spectateurs en retienne, mais ma contribution ne peut être que le partage, aux autres de s’en saisir à leur manière.

Bref, ceci pour exprimer le fait qu’il possible d’intéresser à la spiritualité via des routes « détournées » ou considéré comme fantastiques.

Allé, il va bientôt être temps de nous retrouver, j’achève là.

Guillaume

Le 29 octobre 2022, Eberhardt Wittich a écrit

Bonjour Guillaume,

Pour répondre à ta question préliminaire, “intersubjective” s’utilise surtout comme adjectif de “relation” et qualifie la relation entre deux individus, entre deux sujets. Pour la seconde question sur la critique de l’esprit de toutes les constitutions, je te renvoie à “L’Enracinement” de Simone Weil, qui estimait que la notion d’obligation n’y figurait pas à sa juste valeur, car elle est supérieure à la notion de droit (cf. tout le travail de 1P6R).

Tout d’abord, je souhaite clarifier le terme “gauchiste” que j’avais employé lors du précédent courriel. En m’appuyant sur Clouscard (cf. Critique du Libéralisme-libertaire – ouvrage fondamental pour comprendre la mutation sociologique sortie de mai 68), le gauchiste est celui qui a fait prendre pour une révolution la nouvelle permissivité ou la transgression des mœurs (interdit d’interdire, tout est permis, etc.). L’obsession libidinale a remplacé toute volonté de changer les “rapports de production”. Clouscard en marxiste (hégélien et rousseauiste !) a montré cette supercherie depuis les années 1950 (Sartre, Cohn Bendit, Geismar, toute la fine fleur trotskyste récupérée par les massmédias).

Même si cette pensée est issue de la gauche, auquel le PCF a longtemps résisté (Marchais), il faut plutôt y voir une évolution culturo-mondaine faisant aujourd’hui un consensus couvrant toutes les composantes de la gauche jusqu’au macronisme : c’est le gauchisme sociétal, auquel tous les acteurs (surtout artistes, universitaires, etc.) ne peuvent pas vraiment échapper, sous peine de “cancel culture”. Étant moi-même maraîcher, j’ai vu tous mes clients gauchistes me boycotter depuis que je me suis présenté pour un parti gaulliste. C’est cette nouvelle “pensée unique” qui fait qu’un chercheur en science sociale ne pourra pas sortir une étude dépréciant l’homoparentalité. J’ai lu quelques textes de cette mouvance, que j’ai trouvé bien mièvres et pas assez étayés sur le plan de l’écosystème homme-nature. Tout se passe dans la tête de ces sociologues, comme si l’homme surplombe la Nature sans avoir à la comprendre, avant de pouvoir l’interpréter.

Je m’explique. Sur le plan historique, il faut voir qu’il y a eu une rupture entre la Renaissance de Giotto et celle de Vinci (cf. Simone Weil). Ce dernier est le symbole de l’Homme-est-la-mesure-de-toute-chose avec son célèbre dessin d’un homme aux bras écartés. La religion chrétienne était déjà, au moyen de ses armées de théologiens, marquée par un anthropocentrisme et d’un intellectualisme coupé du corps. Ensuite, à partir du XVIe siècle, le protestantisme naissant, puis avec l’industrialisation, l’essor technologique et économique, les sociétés occidentales ont cru au développement infini : on n’arrête pas le progrès. Ne pouvant pas l’arrêter, non seulement le catholicisme, mais toutes les religions du monde ont suivi ce train devenu complètement fou. C’est pour cela que toutes les religions sont mortes dans leur fondement spirituel. Comme la fête de l’abondance est déjà finie depuis une décennie, on offre un hochet de consolation sous forme de mesure sociétales. L’homoparentalité en est un.

Dans cette société industrielle, elle s’insère parfaitement dans l’artificialisation des relations humaines, d’une société “hors-sol”, loin de tout fondement… naturel. Le législateur en est arrivé à offrir un droit à la parentalité pour tous (hétéro, homo, seul), tout en faisant semblant d’omettre les dimensions technologiques (PMA) ou commerciale (GPA, génie génétique). Après avoir désiré tout un tas d’objets de consommation, c’est l’objet “enfant” que l’on est en droit d’obtenir : marchandisation de l’être humain. C’est de l’accaparement typiquement capitaliste. On est loin de “L’amour est dans le don” de Simone Weil. C’est pour cela que l’amour n’existe plus (qui écrit encore des lettres d’amour ?) ; on satisfait tout au plus des désirs…

Il ne suffit pas de cacher la création de crèches homoparentales sous le sigle de l’individualisme. Elle fait parti de cette tendance délétère de communautarisme tuant le corps social et est néfaste pour les enfants y sont placés. À quand l’école primaire, le collège, etc. pour enfant homosexuels ou de parents homosexuels ? Ne vois-tu pas qu’il faut interdire ce genre de délire ou du moins son financement avec l’argent public ? C’est comme les bloqueurs de puberté (des hormones !!!) dont fait la pub le ministère allemand de la famille. Tout cela est contre-nature. Des lois de tolérance ou techniques (PACS) auraient suffi. Mais tout ce processus législatif actuel favorisant à outrance l’homosexualité va à l’encontre des Lois de la Nature. L’homme de la société industrielle est-il devenu tellement présomptueux pour qu’il la plie à son bon vouloir pour satisfaire ses désirs ?

Si, si, l’éducation est meilleure lorsqu’il y a la présence d’une mère et d’un père, biologique ou symbolique. Les enfants ont besoin de vivre en présence assidue d’un modèle féminin et masculin. Dans les premières années, c’est plus de l’ordre sensoriel, puis cela évolue vers une part de plus en plus intellectuelle. La nature est ainsi faite ! Ceux qui me contredisent font dans la théorie dogmatique, qui se coupe de l’observation de la nature profonde (biologique et psychique) de l’être humain, si proche par certains aspects du monde… animal. Foi de paysan éleveur de brebis ! Il faudrait envoyer ces théoriciens faire un stage dans l’élevage avant de les autoriser à publier 😉

La politique de l’homoparentalité actuelle est la tête de gondole de cette vanité, mais n’est qu’un des secteurs montrant que le corpus législatif a perdu toute justification spirituelle et philosophique : consommation, agriculture, etc. Comment trouver des solutions aux grands problèmes de notre planète, si les hommes ne font pas preuve d’humilité par rapport à la Nature, à la Création selon les croyants. Sans une nouvelle spiritualité cassant avec cet accaparement sous toutes ses formes, il n’y aura pas d’avenir meilleur. Vues les conditions socio-économiques et géopolitique, ce que je viens d’écrire est très rationnel.

Il faudra donc, dans notre offre spirituelle, valoriser le travail productif (nourrir, loger, vêtir), qui utiliserait les plus simples moyens, c’est-à-dire le travail physique. Comme le montrait Simone Weil, il faut que l’homme établisse un rapport direct à la matière, afin d’être à la fois enraciné et libre. Il n’est pas normal, que certains restent collés le cul à la chaise toute leur carrière et que les autres nourrissent, logent, vêtissent les premiers tout en étant méprisés par les premiers. La société, dont le secteur du service est si protubérant, n’est pas juste ni écologique. Pour parler de mon expérience, mon occupation commerciale est équilibrée par mon travail agricole actuel, qui de plus respecte les équilibres écologiques.

Concernant Greta, je regrette seulement qu’elle ne fait pas des propositions pratiques et accessibles à tous. Elle aurait agité le “sarcloir” ou la “truelle” du haut de ses tribunes, j’aurais applaudi des deux mains. Son catastrophisme stérile est fatiguant à la longue. En Allemagne, ses émules sont passés à la destruction de tableaux de maître (Van Gogh, Vermeer, etc.). Qu’est-ce qu’il y a d’écologique à tout cela ? Rien. Cela ressemble furieusement aux 68ards, qui n’ont pas apporté grand chose à l’humanité. Je me demande si ces contestations ne sont pas l’expression d’une décadence intellectuelle, à l’instar de celle des Romains et des Grecs.

En conclusion, je souhaite répéter que je respecte les inclinaisons sexuelles ou les activités professionnelles de chacun, mais quand on les instrumentalise pour détruire l’âme ou qu’elles sont incompatibles avec la viabilité planétaire, alors il faut le dire haut et fort.

À bientôt

Eberhardt

 

 


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