Christian Laurut introduit et nous présente sa vision du Bien à l’heure de la civilisation industrielle.

 

Cercle Du Renouvellement Spirituel
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5 commentaires sur “Quelle spiritualité pour aujourd’hui ? le Bien (Partie 3)

  • Didier

    16’53’’ En voyant toutes ces hésitations de Socrate qui reconnaît sa difficulté à définir le bien, est-il possible d’avoir une véritable connaissance du bien, et cette connaissance peut-elle être communiquée ou pas dans un enseignement oral ?

    Dés le début Celui dont on ne peut prononcer le nom nous avait averti ; “mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras.” Genèse 2:17

    Jusque là Il n’avait créé que du bien et Il voulait que tout continue à être bien donc Il avertit Adam et Ève de ne pas croire qu’ils sont capables de connaître ce qui est bien et ce qui est mal, Il est le seul qui peut dire ce qui est bien et ce qui est mal.

    J’ai retrouvé la même idée dans un livre écrit en Chine ou la Mère de toute chose dit “le bien et le mal n’ont rien à voir avec vous” (vous = l’humanité)

    Donc nous, êtres humains créés par un Être omniscient, omniprésent et omnipotent sommes de misérables créatures insignifiantes, notre intelligence n’est rien d’autre que la faible lueur d’une bougie au milieu d’un champ lors d’une nuit sans lune, et nous discutons sur ce qui est bien et sur ce qui est mal renouvelant ainsi perpétuellement le péché originel qui n’est plus seulement originel mais permanent.

    Chaque jour tous les êtres humains renouvellent le péché originel en décidant par eux-mêmes de ce qui est bien et de ce qui est mal, à leurs yeux, sans se préoccuper de connaître ce qui est bien ou mal selon la Mère de toute chose.

    L’orgueil et l’arrogance de l’humanité atteint un niveau inégalé, la cécité et la surdité spirituelles nous éloignent de plus en plus de l’Eprit créateur et les conséquences visibles et réelles de cette déplorable situation sont incontestablement et de plus en plus apocalyptiques.

    On retrouve la même pensée chez J.J. Rousseau, exprimée différemment :

    Jean-Jacques Rousseau
    Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes

    Page 60 Note 7

    – l’homme n’a guère de maux que ceux qu’il s’est donnés lui-même

    – Ce n’est pas sans peine que nous sommes parvenus à nous rendre si malheureux

    – Quand d’un côté l’on considère les immenses travaux des hommes, tant de sciences approfondies, tant d’arts inventés, tant de forces employées, des abîmes comblés, des montagnes rasées, des rochers brisés, des fleuves rendus navigables, des terres défrichées, des lacs creusés, des marais desséchés, des bâtiments énormes élevés sur la terre, la mer couverte de vaisseaux et de matelots,

    et que de l’autre on recherche avec un peu de méditation les vrais avantages qui ont
    résulté de tout cela pour le bonheur de l’espèce humaine,

    on ne peut qu’être frappé de l’étonnante disproportion qui règne entre ces choses, et déplorer l’aveuglement de l’homme qui, pour nourrir son fol orgueil et je ne sais quelle vaine admiration de lui-même, le fait courir avec ardeur après toutes les misères dont il est susceptible,

    et que la bienfaisante nature avait pris soin d’écarter de lui.

    J.J. Rousseau nous dit que l’humanité a voulu décider par elle-même de ce qui était bien, a réalisé d’immenses travaux mais que finalement tout cela n’a servi qu’à le rendre plus malheureux alors que s’il avait suivi le bien révélé par la « bienfaisante nature » (comprendre la mère de toute chose) il aurait évité beaucoup de maux.

    Et finalement la même idée dans le deuxième chapitre du Tao te king de Lao Tseu

    Tao Chapitre 2 traduction Conradin Von Lauer

    Le monde discerne la beauté, et, par là le laid se révèle.
    Le monde reconnaît le bien et, par là le mal se révèle. Car l’être et le non-être s’engendrent sans fin.
    Le difficile et le facile s’accomplissent l’un par l’autre.
    Le long et le court se complètent.
    Le haut et le bas reposent l’un sur l’autre.
    Le son et le silence créent l’harmonie.
    L’avant et l’après se suivent.
    Le tout et le rien ont le même visage.
    C’est pourquoi le Sage s’abstient de toute action.
    Impassible, il enseigne par son silence.
    Les hommes, autour de lui, agissent. Il ne leur refuse pas son aide.
    Il crée sans s’approprier et oeuvre sans rien attendre.
    Il ne s’attache pas à ses oeuvres. Et, par là, il les rend éternelles.

    « Le monde reconnaît le bien » : comprendre le monde c’est l’humanité qui décide de ce qui est bien, c’est l’humanité qui réalise d’immenses travaux, croyant faire le bien

    « et par là le mal se révèle » : les conséquences à long terme sont désastreuses.

    « C’est pourquoi le Sage s’abstient de toute action. Impassible, il enseigne par son silence. »

    Un grand principe du Taoïsme est celui du non-agir, qui ne veux pas dire “ne rien faire”, mais plutôt “agir en étant conscient que c’est la vie qui dirige chaque action”. La confiance en la nature est primordiale, à l’instar de l’eau d’une rivière qui coule et se moque des obstacles. La doctrine du non-agir professe de ne pas entreprendre d’actions contraires à la nature.

    – L’action appelle la réaction ; le « non-agir » en évitant la sur-réaction est un mode idéal de gouvernance.

    • Luc

      J’aurais pu argumenter de manière détaillée, mais je vais plutôt la faire courte.
      Une spiritualité qui ne sait pas distinguer le bien et le mal ne sert à rien.
      En d’autres termes, ce n’est pas une spiritualité.

      Remarque : Le Tao est une philosophie, pas une spiritualité (le taoïsme est un épiphénomène, même si majeur). Par ailleurs, à mon avis, ce passage nous donne d’ailleurs la clef de déchiffrement entre le bien et le mal.

      • Didier

        “Une spiritualité qui ne sait pas distinguer le bien et le mal ne sert à rien.
        En d’autres termes, ce n’est pas une spiritualité.”

        Tout à fait d’accord avec cette phrase Luc.

        C’est pour ça que je dis : puisque nous ne sommes pas capable de distinguer le bien et le mal parce que nous ne pouvons pas prévoir les conséquences de nos actions à long terme, alors il nous faut obéir à Dieu qui Lui sait prévoir les conséquences et donc sait distinguer le bien et le mal en toute situation.

        Pour résumer de la manière la plus simple possible : Si Dieu dit “c’est bien”, on fait, si Dieu dit “c’est mal”, on fait pas.

        Christian l’avait bien exprimé dans la première vidéo sur le bien lorsqu’il a dit : “Finalement le bien, c’est l’obéissance”. (à dieu bien sûr et de manière inconditionnelle)

  • MINIERE

    Puisque Didier le rappelle, la Création a été faite par la Vie (ou Dieu) selon Sa Nature qui est le Bien absolu. On trouve dans la Genèse, après chaque “Jour” le récurrent : “et Il vit que c’était bien”.
    La Vie veut se donner un Enfant pour une raison que nous ignorons mais que nous pouvons imaginer puisque l’Amour est avant tout Vie partagée. Cet Enfant, sur notre terre, c’est Adam/Eve (peut-être y en a-t-il d’autres ailleurs ayant fait d’autres choix existentiels). Toute la Création terrestre semble viser à créer un nid magnifique (la terre) à la mesure d’Adam (qui avait d’autres possibilités physiques que les nôtres). Adam n’est pas un individu mais le terme générique pour désigner une race spirituelle dont la diversité se vivait dans l’Unité (conscience collective totale). Cette “race” est créée qualitativement à partir de l’animal pensant ayant évolué quelques millions d’années en recevant des dons divins : liberté absolue, amour, parole, créativité, individualité.
    C’est la liberté absolue d’Adam, à l’égal de Celle du Créateur, toute proportions gardées, qui va poser problème, parce qu’il peut choisir son “êtreté” pour reprendre un terme heideggerien. Et, il va choisir de vouloir devenir maître absolu de son royaume, d’en être en quelque sorte le dieu à la place de Dieu, décidant arbitrairement d’un bien à sa façon, qui engendre du même coup son opposé, le mal. De ce choix qui démarre le Temps tel que nous le connaissons, Adam régresse lentement jusqu’à “retomber” dans l’animal pensant qui lui pré-existait (brutalité, lubricité, égoïsme, envie de dominer…) tout en conservant les dons divins qui lui permettraient de se refaire. C’est ce qu’on appelle la chute dans le “péché”. Le péché n’est pas une notion morale (ce qu’en a fait la religion à sa sauce) mais un choix existentiel dont la conséquence est le mal (ou bien arbitraire, biaisé). Nous y sommes toujours.
    D’où les diverses morales selon les cultures, les lieux et les époques, qui toutes, tentent de définir bien et mal, en figeant ces notions, dont découlent le système d’Adam : roi, lois, chefs, prêtres… pour limiter les effets du mal, mais seulement en apparence et pendant quelque plages de paix, puisque comme on le sait, le système a des crises extrêmement brutales comme par exemple les guerres mondiales où le mal s’en donne à coeur joie si je puis dire.
    Revenir au Bien absolu n’est pas adhérer à une nouvelle morale, quelle qu’elle soit, mais restaurer notre Nature spirituelle originelle ou adamique. Comme le dit La révélation d’Arès : “L’homme (est) la mort d’Adame” (VII/13). Il s’agit de mort spirituelle. Nous sommes en quelque sorte les zombies d’Adam. Tout l’enjeu terrestre se ramène à “ressusciter” cette vie spirituelle, pour faire avec nos diversités complémentaires un seul Corps, esprit et Âme, où se trouve le Bonheur en plénitude. Sans cela l’histoire n’est qu’un arbitraire chassant un autre arbitraire. En fait c’est comme si la Genèse n’était pas terminée, notre passage dans le péché devant nous apprendre à maîtriser les “dons divins” démesurés que nous avons reçus. Cette Nature originelle une fois regagnée, aura l’expérience du péché, une nouvelle Création pourra re-démarrer.
    Dans le péché où nous sommes, les notions de bien et de mal deviennent beaucoup fatalement relatives. Ce que Le Tao a bien repéré avec yin et yang voulant nous amener à une sagesse qui voit plus loin que le bout de son nez (à l’opposé du matérialisme bourrin occidental). D’où aussi des expressions dans notre langage comme “un moindre mal”, “c’est un bien pour un mal”… Un bien en apparence à court terme peut s’avérer un mal à long terme et inversement : les diverses idéologies jouent souvent à ce jeu-là. Les renversements de tendance font un balancier infernal autour de notre Nature Centrale, toujours en nous, que nous connaissons tous, et dont on ne sort qu’en cessant de pécher, en se rapprochant de notre Centre, par conséquent en aimant.

    Dans la vie spirituelle de l’homme pécheur, il doit voir dans la notion de Bien une direction d’évolution certaine. L’absolu nous reste hors de portée mais nous savons de façon sûre vers où le chercher, en nous et autour de nous, même si cette quête “dans le temps” est soumise à fluctuations avec ses hauts et ses bas, ses détours, ses retards, etc. ses inévitables tergiversations.

  • MINIERE

    J’ai oublié de checker pour les notifications.

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