10 commentaires sur “Révélation et Pèlerins d’Ares – Partie 2

  • Eberhardt

    Quand je parlais de faire court tout à l’heure, c’était seulement pour demander à l’orateur d’offrir des temps de respiration, en permettant aux autres participants d’interagir. Toutefois, il est aussi important de pouvoir présenter plus longuement une pensée, sans tomber dans une volonté d’exhaustivité. De toute façon, ce sont les participants, qui réagiront en cas de demande d’éclaircissement.

    Je serais heureux de recevoir les réactions de Claude concernant l’histoire d’amour. Pour la psychologie de la Chrétienté, ce sont les deux premiers chapitres, qui montrent la proximité avec la révélation d’Arès sur le plan de la démarche morale et spirituelle.

  • Claude-René Minière

    J’ai bien reçu vos deux textes envoyés par Luc.
    Je ne sais si j’aurais le temps de les lire rapidement car je suis assez occupé en ce moment et je dois partir en vacances dans la deuxième quinzaine d’août. Je le ferai mais vous me pardonnerez si je tarde.
    Au vu de vos réactions lors de nos entretiens, vous m’avez semblé plus soucieux de votre propre œuvre, ce que je comprends très bien, que de rebondir sur ce que je pouvais vous dire au sujet de La Révélation d’Arès et de ce qu’elle pouvait vous apporter.
    Je ne vous le reproche pas, vous n’êtes pas obligé de me croire, mais c’est dommage parce que c’est une Parole qui vient d’en Haut et je suis persuadé qu’elle vous apporterait quelque lumière supplémentaire à ce que vous avez déjà pu défriché. J’ai en effet parcouru la table des matières de “Psychologie de la Chrétienté” qui me donne une indication sur vos préoccupations. Si l’Évangile donné à Arès ne se présente pas comme un traité mais comme une Parole vivante qui nous rappelle à l’essentiel : se mettre à aimer, il survole rapidement le passé pour montrer l’échec du “christianisme d’église” au regard de celui que prêchait Jésus de Nazareth notamment dans son célèbre Sermon sur la Montagne.

    • Eberhardt

      Je vous dois une précision. Ma “Psychologie de la Chrétienté” est un ouvrage écrit il y a dix ans, avant que j’approfondisse la dimension mystique de la foi, que Simone Weil m’avait fait découvrir en lisant son oeuvre complète (chez nrf). Ce n’est pas une oeuvre complaisante à l’égard de l’Église, tout au contraire, il faut plus la voir comme la révélation de notre conscience et de notre inconscient occidental. Si je vous l’ai fait envoyer, c’était surtout pour que vous lisiez les deux premiers chapitres qui vont dans le sens de votre démonstration.

      Quant à la révélation d’Arès, je la place dans le même registre que les livres sapientiaux de la Bible, l’Évangile de Thomas, les maximes chinoises ou indiennes. Je ne la dévalorise pas, mais je pense qu’il va falloir aujourd’hui proclamer une nouvelle prophétie en prise directe avec nos conditions de vie (ie. Évangiles canoniques). Si non, nous allons continuer à disserter abstraitement sur la conscience humaine sans prise avec la réalité. C’est pour cela que je vous offre de lire l’histoire d’amour, écrite il y a 3 ans, qui veut résoudre les grandes contradictions de notre civilisation au moyen d’une fable s’inspirant sans aucun dogmatisme de nos plus belles valeurs. Si vous n’avez vraiment pas le temps, vous trouverez, ci-joint, en 1 page les grands objectifs visés par ma pensée. Prenez mes derniers écrits comme une prophétie enjoignant les hommes à aimer la Création.

      Bonne lecture… à votre rythme

      • Claude-René Minière

        Je lirai votre résumé en 1 page. Je suis sûr qu’il doit y avoir des convergences avec la Révélation d’Arès. Mais enfin si celle-ci vient bien de Dieu, ce serait grandement Lui faire injure que de penser que ce qu’Il a pris la peine de dicter à un homme – pour tous les autres – n’aurait pas de conséquences pratiques sur nos vies ici-bas, autrement dit que Sa Parole ne serait pas en “prise directe” avec nos conditions de vie, non ?
        Si La révélation d’Arès devait juste trouver une place sur nos étagères au côté de la Bible, du Coran et de l’Évangile de Thomas, quel intérêt ? Il s’agit d’un Livre de vie, d’une Parole à vivre pas d’une théorie.

        Il n’y a rien d’abstrait dans La Révélation d’Arès, la pénitence n’y est pas le remords ou le regret de ses fautes, ni la punition, il s’agit de cesser de pécher. C’est une tension existentielle mise dans sa vie qui prend des aspects multiples et très concrets dès qu’on s’y penche puisqu’il s’agit d’introduire l’Amour du prochain et de soi-même dans nos existences. De l’amour universel ou évangélique, l’homme ne sait plus rien. Il le confond souvent avec quelque chose de sentimental. Or ce n’est pas le cas puisque Jésus précisait lui-même il y a 2000 ans qu’il s’agit d’aimer aussi ses ennemis, or on ne saute pas au cou de son ennemi, mais on lui laisse toujours la porte ouverte, la possibilité de changer. L’amour évangélique commence donc comme un devoir auquel on s’astreint. Peu à peu, à force de s’y obliger, il devient un peu plus naturel, mais ça demande quelques années voire dizaines d’années de constance.

        L’amour se décline de façon concrète de quantité de façons au quotidien : écoute active, pardon inconditionnel, pacification de soi et des autres, non-jugement total, respect absolu de la liberté de l’autre, éradication de tous préjugés pour réfléchir librement sans idéologie, sans filtre politique, donc accéder à la véritable liberté qui n’existe plus nulle part, patience, sagesse, prudence, discernement, absence de chef, inutilité des lois quand la conscience prend le relai, etc. Ça paraît de grandes notions généralistes mais je pense que je vous ferais injure à mon tour si vous ne vous doutez pas qu’un seul de ces préceptes appliqués dans notre actuelle société bouleverserait les rapports sociaux du tout au tout. Il me suffit d’en prendre un seul comme le pardon pour voir que sa généralisation éradiquera la vengeance qui sinon, est sans fin. Or nous sommes dans une société de vengeance en permanence. Le non-jugement fait tomber tous les tribunaux, etc. Vous devez vous rendre compte qu’il s’agit là d’une révolution très puissante mais sans violence, démarrant un nouveau monde parce que démarre un nouvel homme : le frère.

        Bon je ne vous en dis pas plus, je ne veux pas vous embêter, je lirai vos textes et vous retournerai ce que j’en pense, promis.

        PS : Je viens de parcourir votre page avant de vous envoyer ma réponse, le retour de “l’Esprit Saint” comme vous dîtes parmi la Chrétienté, et par là, parmi tous les humains, doit être, selon La Révélation d’Arès le fait des hommes eux-mêmes. Il n’y aura rien de magique venu du Ciel en dehors des événements d’Arès. C’est justement la vraie pénitence (amour, pardon, paix, intelligence du cœur, partage,… ) dont je vous parle qui permet ce Retour, non de façon abstraite mais bien concrète dans nos actions quotidiennes, et ce, selon les mille et mille façons possibles et envisageables en fonction de l’évolution des consciences des uns et des autres s’ouvrant peu à peu à nouveau au Bien ou à la Vie. La pénitence démarre par l’humilité que vous évoquez mais elle ne concerne pas le seul milieu paysan, les gens des villes sont également concernés, tous sont concernés. C’est un très lent processus qui passe par chacun de nous, vous, moi, etc. et qui prendra quelques générations de pénitents mais c’est d’abord un petit reste qui la rendra plus perceptible. L’Oeil s’Ouvre (RA xxviii/27).

        • Eberhardt

          En ce jour de l’Assomption, consécutif à la grâce touchant Marie, je veux formuler la meilleure réponse possible à vos commentaires.

          Au risque de me répéter, je précise pour quelle raison les prophéties sont liées à une époque. Dieu, en effet, envoie un message répondant aux questionnement d’un prophète, qui le révèle au monde. Celle d’Arès, comme les autres, procède de la même eau. Puis, quand les conditions de vie changent, sans perdre de sa pertinence, ce message perd de son opérativité et un nouveau prophète diffuse un nouveau message, souvent de forme et de fond différent. C’est ainsi que depuis des millénaires on relit avec bonheur les maximes taoïstes, les enseignements upanishadiques, les livres sapientiaux, etc. Je ne peux que souhaiter aux révélations d’Arès le même engouement, qui d’ailleurs est souvent souvent cyclique, comme la vie.

          J’espère que vous ne niez pas la possibilité de la survenue d’une prophétie après celle d’Arès. Dans la même veine de la succession de prophètes, j’ai reçu de Dieu une révélation beaucoup plus enracinée et précise, enjoignant les hommes à aimer la Création, non seulement de manière contemplatrice, mais aussi effective. Au bout de mes longues méditations agrestes et de mes recherches documentaires, Dieu m’a mis sur la voie de faire la paix avec sa Création. Elle se produira quand l’Esprit Saint touchera une femme, qui s’offrira corps et âme à Celle-ci en milieu paysan agro-écologique. Après avoir détruit la paysannerie depuis des siècles d’esclavage, de servage et d’industrialisation, c’est aujourd’hui le seul moyen christique (humble, beau et juste), afin de faire renaître l’Amour. En partant de ce qui est si nécessaire chaque jour et si irréductible, cet esprit d’amour pour la Création se diffusera ensuite dans les autres corps de la société.

          Après avoir annoncé le Verbe, je vais vous donner quelques éléments complémentaires. Rousseau, dans son “Émile” (1762) écrivait que le métier le plus noble était celui de paysan, car il donnait du travail aux pauvres pour que d’autres pauvres puissent acheter pas cher des aliments. Mais le métier est méprisé depuis la construction des premières villes, où les premiers prêtres, ancêtres des pharisiens, faisaient édifier par les pauvres des pyramides il y a 5000 ans.

          Dans un roman écrit en 1975 par l’Indonésien Pramoedya Ananta Toer, une mère noble indonésienne vient voir son fils, qui dans son journal prend la défense des paysans. Comme le fils commence à avoir des problèmes politiques, elle veut qu’il arrête cette ligne éditoriale et lui dit ceci : “Personne ne se soucie jamais des paysans. Depuis la nuit des temps… C’est la raison d’être des paysans que d’écouter leurs supérieurs… En ont décidé ainsi les plus puissants de l’humanité, ceux qui règnent sur elle. As-tu déjà vu des personnages paysans dans les histoires de théâtre ? Non, pour la bonne raison qu’il n’y en a pas… Plus l’activité des hommes est proche de la terre, moins on leur prête de noblesse, moins on leur accorde de l’attention.”

          Et pour finir en beauté, vous trouverez, ci-dessous, des extraits des Cahiers de Simone Weil, qui est la seule philosophe mystique à avoir redonné la dignité à la paysannerie, au travail physique en général.

          Travail… il faudrait qu’il fut adressé à Dieu.
          (Spiritualité du travail. Le travail fait éprouver d’une manière harassante le phénomène de la finalité renvoyée comme une balle : travail pour manger, manger pour travailler. Si on regarde l’un des deux comme une fin, ou l’un et l’autre séparément, on est perdu. Le cycle contient la vérité.)
          La grande douleur du travail manuel, c’est qu’on est contraint de faire de si longues heures simplement pour exister.
          La même énergie solaire travaille dans le grain, dans la tige de blé et dans le laboureur.
          La fonction spirituelle du travail physique est la contemplation des choses, la contemplation de la nature.
          Combien Dieu a de manières de se donner ?
          Dieu résidant dans la nourriture. Agneau, pain. Dans la matière fabriquée par le travail humain, pain, vin. Cela devrait être le centre de la vie paysanne. Par son travail le paysan, s’il a cette intention, donne un peu de sa chair pour qu’elle devienne la chair du Christ. Il devrait être consacré
          Si le travail de labourer me fait maigrir, ma chair devient réellement du blé. Si ce blé sert à l’hostie, elle devient chair du Christ. Quiconque laboure avec cette intention doit devenir un saint.
          En Occident, en toute inconscience, nous rendons un culte (informel) à l’occupation professionnelle – ce n’est pas du travail – le cul-rivé-à-la-chaise-les-yeux-rivés-à-l’écran. Il est temps de convertir les âmes à l’après-pétrole, donc d’encourager les hommes à fournir un travail physique, au moins une partie de son parcours professionnel. Et c’est donc aux pharisiens actuels, qui disent au peuple comment les nourrir, les loger et les vêtir, que de montrer l’exemple par le travail physique. Dès avant Simone Weil, le grand poète indien Rabindranath Tagore l’a fait. Pourquoi pas nous ? Seuls ceux qui veulent accompagner d’une manière ou une autre cette inspiration divine, pourront refaire la paix avec Dieu.

          J’espère avoir répondu à vos questions.

          Bien à vous

  • Claude-René Minière

    Merci d’avoir pris la peine de me répondre de façon aussi développée.
    Je ne savais pas que vous aviez reçu de Dieu “une révélation beaucoup plus enracinée et précise” que La révélation d’Arès. Je n’en nie aucunement la possibilité, Dieu fait ce qui lui semble bon, il y a d’ailleurs un certain nombre d’autres “révélations” ou qui se présentent comme telles : “Le Christ revient”, “Conversations avec Dieu”, “Les lettres du Christ”, “Un cours en miracle”,… Toutes, si toutefois elles sont vraies, ont sans doute un rôle à jouer dans le Plan de la Vie en fonction des capacités d’écoute, de croyance et de compréhension si diverses des humains. L’important n’est-il pas d’abord que l’humain sorte de son matérialisme épais et revienne vers la métaphysique d’une façon ou d’une autre, qu’il prenne en compte sa dimension invisible, bref aille vers un “redressement spirituel” comme le CRDS se le propose ?
    Sans doute avez-vous donc un rôle à jouer dans son Plan. Toutefois je reste dubitatif devant votre assertion : “Dieu m’a mis sur la voie de faire la paix avec sa Création. Elle se produira quand l’Esprit Saint touchera une femme, qui s’offrira corps et âme à Celle-ci en milieu paysan agro-écologique”. Pour le coup oui c’est précis et sans doute trop parce qu’on retombe dans la “prophétie” au sens religieux du terme, un événement miraculeux dont on attend qu’il se produise, indépendamment de notre propre comportement.
    Pardonnez-moi mais je ne vois pas du tout ça comme une alternative à La révélation d’Arès qui, Elle, de mon point de vue, parle de bien plus Haut, et pour mille ans, mille ans courts ou longs (iv/2-3), et peut-être plus, c’est-à-dire se situe au niveau des grands événements prophétiques de l’humanité comme le chêne de Mambré (Abraham), le Sinaï (Moïse), la naissance de Jésus, le mont Hira (Muhammad). On sait rétrospectivement que La Parole qui fut donnée lors de ces événements, sans être accomplie sur le Fond, a quand même créé de nouvelles civilisations. Rien moins. Elle n’est donc pas du tout dépassée, elle reste au contraire toute entière à accomplir et son accomplissement, s’il réussit, prendra du temps, beaucoup de temps, bien des générations de pénitents.
    La Révélation d’Arès se livre à très peu de “prophéties” au sens restreint du terme, il y en a deux notamment, dans le Livre donné en 1977 (2ème partie), l’une faite sur la victoire des Afghans sur l’armée russe et l’autre dans une intervention directe de Michel Potay par courrier sur la paix entre l’Égypte et Israël. Cette Parole est tout entière dans la continuité du Fond du prophétisme de toujours : “repentez-vous !” (au sens de recréez-vous), car l’homme est maître de son destin comme il est maître de son êtreté, elle met donc les points sur les “i” après des millénaires d’errance dans le religieux. Notre monde est particulièrement religieux de son point de vue, non pas au sens restreint du mot mais au sens large où les esprits restent sous la domination de quantité de doctrines et dogmes, qui les enferment, fondamentalement faux. L’athéisme étant aussi une religion dogmatique, tout comme le scientisme, le rationalisme étroit, le matérialisme, la politique politicienne, etc. Elle fait donc une sorte de remise à zéro de tout ce qui circule en matière de religion, spiritualité et politique, ramenant tout à l’Humain lui-même, ce qu’il a fait de lui, et du monde.

    J’apprécie cependant votre ode au travail manuel et à la nature. Je crois en effet qu’il nous faudra revenir à un mode de vie plus proche de notre corps et de la terre, mais sans négliger la Part du Ciel, autrement dit, de l’Amour ACTIF entre les humains. Dans le Livre, Dieu dit : “fortes sont la main, la roue” (xxxvi/21), ainsi que “Tu embrasses la jambe de sang, (mais) la jambe (qui) danse sur le feu, tu la casses.” (xxvi/16-17). La jambe de sang c’est l’humain. La jambe (qui) danse sur le feu ce sont les très grandes industries qui ne sont pas condamnées en soi mais quand elles occultent et asservissent l’humain.

    J’ai commencé “Renaissance”

    • Eberhardt

      La révélation d’Arès part de bien plus haut ? Plus dure sera la chute !
      Par cette pique, je n’attaque pas spécialement votre mouvement spirituel, mais cette conception, typiquement occidentale (idem pour les pharisiens, mandarins, etc.) voulant croire que tout part d’en-haut ; le “je pense, donc je suis” de Décartes en est le summum. Vous faites fondamentalement erreur me concernant en attribuant une “basse” envergure à ma prophétie. Car je suis enraciné dans la Terre, parce que je suis enraciné dans le Ciel, en corrélation avec les réflexions de Simone Weil. C’est par le Pain surnaturel que l’on offre avec coeur le pain naturel. Aucunement on “retombe dans la “prophétie” au sens religieux du terme”. Où trouvez-vous une proposition d’institutions religieuses ? Me voyant tomber, vous faites la même erreur que ces prêtres, qui tentent depuis 5000 ans de s’accrocher à leurs “pyramides” (intellectuelles), n’ayant que mépris pour la paysannerie qui gratte la terre. Cela nous éloigne du message christique d’humilité.

      Je pense que vous êtes passé à côté du sens profond des citations de Simone. J’ai beaucoup de compassion pour les citadins, qui ont perdu le lien charnel avec la Création. Tout a commencé par Elle dans la Bible et il me paraît tout à fait essentiel qu’un prophète sermonne le “peuple” qui La détruit en toute inconscience. Ce mensonge à soi aura des conséquences terriblement néfastes, de même envergure que les grandes plaies annoncées par les prophètes vétérotestamentaires. Dieu n’a que faire de troubler les citadins (ou ruraux pollueurs). En suivant le théologien suisso-autrichien Raymond Schwager, Dieu fera en sorte que les hommes se punissent par eux-mêmes des péchés qu’ils ont commis (tendance des derniers prophètes avant la venue de Jésus).
      Il existe une autre dimension, qui est totalement ignorée par la chrétienté depuis… François d’Assise. Votre citation sur “la jambe de chair” est bien anecdotique par rapport aux enjeux. C’est bien normal puisqu’à l’époque les problèmes agro-écologiques n’étaient pas centraux. Toutes les révélations et autres réformes depuis des siècles se sont contentées de la gestion de l’âme du Chrétien dans une optique non seulement anthropocentrée, mais carrément céphalocentrée (cf. citation de Descartes), coupant l’Occidental de la Création, qui est devenue une variable ajustable, tout juste bonne à être entretenue par les basses classes, en particulier celles des pays du Sud. Et le Christ dans tout cela ? Comme vous le savez, il est le nouvel Adam INCARNÉ. Il est donc la personne incarnée de la Création de Dieu en devenant chair humaine. Il serait donc aujourd’hui, comme alors, de tout coeur avec les plus humbles. La paysannerie l’aimant incarne donc aujourd’hui son Verbe pour sauver la Création.
      Il ne suffit pas de révéler des logia, souvent peu accessibles au commun des mortels (>99 %). Il faut aussi conter des “histoires” avec des paraboles issues du quotidien, permettant aux plus simples d’accéder à une pensée élevée : les Évangiles canoniques. Ainsi Dieu m’a enjoint d’écrire une histoire d’amour se situant dans la lignée de l’Amour de son Fils. La praxis du Marc de mon histoire d’amour rejoint Adam sans aucune théorisation et convertit Éve (Marie) pour former le couple alpha du jardin d’Éden (comme a dit ma fille). Comment pouvez-vous y voir une sorte d’infériorité ? Et je suis heureux quand des gens faiblement lettrés sont touchés par l’histoire. Ce sont des perles bien plus belles que celles serties dans les “parures” intellectuelles !
      Quand vous l’aurez lue, peut-être en serez vous touché…

      • MINIERE

        Cher Eberhardt,
        je pourrais répondre point par point à ce que vous me dites mais j’ai bien peur que nous ne tombions dans la théologie. Or Dieu, selon la Révélation d’Arès, a horreur de la théologie et des “docteurs de la loi”. L’opposition des arguments, qui est purement mentale, se fige en parti pris, ça tourne toujours à la polémique, donc au conflit, parce qu’on veut avoir raison comme si était capable de cerner la vérité absolue, nous qui sommes “dans le temps” ! Ça a fait le lit de la théologie et on a brûlé quelques “déviants” pour cela, ça fait toujours le lit de la politique politicienne qui ostracise toujours les mal-pensants. Notre ne monde fonctionne-t-il pas hélas comme ça ? N’est-ce pas de ça dont il faut précisément sortir en apprenant d’abord à nous aimer selon nos différences ?
        Je vous répondrai donc par un enseignement de Jésus dans les Évangiles : “c’est aux fruits qu’on reconnaît l’arbre” (Matt. 7/16; 12/33). Tout ça ne peut prendre forme que sur le temps long, et va bien au-delà de nos toutes petites vies, qui joueront ou pas, leur toute petite partition pour l’avènement du Jour.
        J’espère au moins que vous avez lu “L’Évangile donné à Arès” pour me répondre car c’est un développement et un approfondissement de l’enseignement des évangiles palestiniens, notamment du Sermon sur la Montagne, après son escamotage par 1700 ans de “christianisme d’église” (depuis Nicée). Pour ma part j’ai lu votre scénario, l’ai trouvé bien ficelé et apprécié en tant que tel mais, désolé, je n’y vois rien de bien pertinent pour l’avenir de l’humanité. Et ce, même si je pense que le retour à la terre risque d’être une sorte de nécessité pour la survie d’un humain de plus en plus dispersé par l’inconscience de son péché et de ses croyances en lui-même, comme s’il était tout seul, armé de sa science et de sa technologie, alors qu’il n’est rien du tout et qu’il ne sait pas grand chose. Bref d’un humain de plus en plus débilité par l’intellect (sans contrepartie spirituelle) et tellement en crise qu’il se trouvera confronté à des problèmes de survie de base (énergie et nourriture). Comme dit la Révélation d’Arès : “Bonheur pour l’homme qui griffe la boue, qui mange le ver” (xxvi/12).
        Je suis en vacances, je n’ai pas beaucoup de temps pour lire votre “Psychologie de la Chrétienté” (dont vous m’avez dit qu’elle date un peu) mais je le ferai dès mon retour.
        Je vous souhaite une excellente journée.
        Fraternellement, Claude M

  • Luc

    Bonjour messieurs.
    Pour prolonger votre échange à propos de la “valeur des prophéties”, ne croyez-vous pas qu’un prophète pour être entendu comme tel, doit nécessairement emprunter une trajectoire où il est d’abord bouc émissaire, puis rédempteur ?
    C’est en tout cas ce que semble poser comme thèse René Girard en l’étayant sur de multiples expériences historiques (c’est tout du moins ce que j’ai compris de ma lecture encore partielle de ses ouvrages).
    Le bouc-émissaire étant désigné pour expliquer la situation de crise matérielle que subit un peuple.

    • Eberhardt

      Oui, il faut savoir se limiter à un débat, sans verser dans la polémique.
      Luc fait bien d’introduire le thème girardien en rapport avec mon histoire d’amour et la condition paysanne (cf. présentation de février 2023 sur ce site). Mais attention, on ne peut identifier de bouc émissaire dans le cas de la paysannerie actuelle, ni passée d’ailleurs. C’est très simple, elle n’a jamais eu de statut politique à part entière, restant dans toutes les nations depuis la nuit des temps corvéable à merci. Le bouc émissaire des peuples premiers ou vétérotestamentaire est une figure singulière sur laquelle on charge toutes les fautes d’un peuple. Il y a eu donc un conflit à un moment donnée entre cet individu et un autre membre d’un groupe, pour se dénouer en victime expiatoire, puis figure rédemptrice. Un mythe inclus toujours un narratif, déformé par rapport à la vérité historique.
      Dans mon histoire d’amour par contre, Marc, archétype de la paysannerie, se sacrifie dans le même esprit que celui du sacrifice de Jésus, qui, de son côté, est également le bouc émissaire des Juifs (Pilate se lavant les mains) ; la double fonction sacrificielle du Christ.
      Toutefois, il faut constater que le peuple aujourd’hui accepte de sacrifier la paysannerie par pure inconscience, car la société du pétrole ne veut pas savoir les nécessités du travail physique. Cette inconscience revêt à la fois les dimensions collective et individuelle, sauf exception en ce qui concerne la dernière. La seule manière d’échapper à la barbarie, qui vient rapidement, est de revêtir l’agro-écologie d’une mission spirituelle (pain surnaturel/naturel de Simone Weil). C’est ce que tente de faire Marc en montrant la beauté surnaturelle et naturelle du monde…
      Pour y arriver, il faut susciter des sentiments profonds. Cela est très difficile à cause du matérialisme endémique actuel, très similaire à celui qui sévissait pendant la décadence de l’Empire romain. Il faut malheureusement que les hommes souffrent très profondément dans leur chair et dans leur âme pour qu’ils redécouvrent une véritable sentimentalité incluant la dimension spirituelle. Je dis, par exemple à ma fille : “il faut aimer Dieu plus fort que ton futur mari, qui te donnera des enfants”. Je suis bien conscient, que je vais à contrecourant d’une société dispersée : loin des yeux, loin du coeur, même entre amis et dans la famille. De plus, la société, vieillissante et sans idéaux, rend superficielle toutes les relations, sauf exception. Le sens donateur de l’amour n’est même pas perçu, ni considéré comme nécessaire ; c’est la satisfaction des désirs qui prime, que l’on prend pour de l’amour, en particulier dans les couples. Le sentimentalisme opportuniste n’est que décoratif.
      Nous vivons, en outre, dans les conditions d’une guerre de 5e génération, qui rend difficile aux hommes d’identifier, le mal incarné ou non, contrairement à la situation pendant la seconde guerre mondiale. Avec un peu d’honnêteté, on pouvait alors discerner qui était illégitime, qui était bourreau. Le complexe médiatico-financier a tout brouillé et fabrique de faux boucs émissaires (antivax, Putin, etc.) pour détourner l’attention des vrais enjeux, car en contrôlant l’alimentation au moyen de l’agro-industrie, ils contrôlent tout : plus de liberté ! Et pourtant, l’alimentation (saine) est irréductible et une nécessité absolue aujourd’hui et demain. Tout ceux qui se complaisent à “remplir leur caddie” au supermarché, n’ont rien compris au film. En tant qu’acteur (évangélisateur pour le compte de la paysannerie), je peux vous dresser une liste de toutes les flemmes, toutes les mauvaises excuses à ne pas aller aux marchés de plein vent : pas le temps, pas d’argent liquide, seulement CB, d’autres occupations prioritaires, etc. À Gaillac par exemple, la population a augmenté de 50 % et la fréquentation des marchés à perdu d’autant.
      La seule solution, compatible avec les valeurs christiques et civilisationnelles, est qu’une jeune et belle femme ose la révolution de coeur en s’offrant à la Création, tel que proposé dans mon histoire d’amour. “Que ceux qui ont des oreilles”, que ceux qui ont un coeur, diffusent le message pendant qu’il est encore temps…

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