16 commentaires sur “Quelle spiritualité pour aujourd’hui ? le Bien (Partie 1)

  • Eberhardt

    Pour répondre à Claude (cf. son fichier pdf)
    Il se trouve beaucoup de bonnes réflexions dans ta conception du Bien. « Le Bien découle nécessairement du Divin. » Les médias à « trois cents gueules ». Le Bien « qui gît… comme un aigle blessé. » De par mes relations assidues avec le monde musulman dans le cadre de jardins familiaux que j’avais créés, j’en connais parfaitement la mentalité, tant chez les vieux que chez les jeunes de cette communauté assez fermée (en règle générale, on ne se marie chez les Marocains qu’entre membre de la même région, voire seulement de la même tribu). En Israël/Palestine, le manque de pardon provient d’une conception sacrificielle (de l’autre) de la religion aussi bien chez les Juifs que chez les Musulmans. Dans le Coran, tout comme dans la Thora, les histoires sont baignées de vengeances et même de génocide…
    Je suis, par contre, circonspect sur ta déclaration : « l’amour inconditionnel implique nécessairement une retombée sur la nature/Création… Si l’homme s’illumine… il saura utiliser intelligemment la nature… » Cela relève de la méthode Coué. Car sans étude anthropologique approfondie, on ne comprend pas les mécanismes de la léthargie des sociétés industrielles empêchant des actions concrètes. La dimension spirituelle étant évoquée, ci-dessous, le principal écueil est le mépris pour le travail physique, puisqu’on s’imagine que tout peut être résolu par la technologie. On ne voudra pas savoir que le sous-prolétariat devra se charger de combler l’espace restant (nourriture, vêtements, habitat).
    Au cours de mes deux décennies (!) d’activités agro-écologiques, avec en particulier la rencontre de milliers de gens sur le marché, je n’ai jamais rencontré d’interlocuteurs aimant inconditionnellement quoique ce soit, sauf soi-même, éventuellement sa famille proche. Du fait de l’égocentrisme endémique, l’écrasante majorité se fout totalement la nature (et des paysans). Il en reste bien quelques-uns, mais qui ne comprennent pas la dimension spirituelle de leur activité, et qui donc ne travaillent pas dans une intentionnalité « d’amour inconditionnel ». Ils se contentent d’utiliser « intelligemment la nature ». Comme tu n’as peut-être pas étudié Hans Jonas (« Principe Responsabilité »), sa philosophie (écologique) se contente du niveau utilitaire de la protection de la nature pour assurer l’avenir des générations futures. Tu ne trouveras nulle-part dans son œuvre un esprit d’amour inconditionnel, qui est pourtant absolument nécessaire afin e sauver la Création, l’homme inclus.
    Encore une (énième) fois, dans cette optique, il faut un amour inconditionnel pour concrètement « lever son cul » du fauteuil, afin de s’occuper de la nature en vue de nourrir sainement la population, tout en acceptant volontiers de faibles revenus et de rares vacances. Pour contrer partiellement l’entropie accélérée de la société des énergies fossiles, faisant des hommes des mollusques, l’amour dans sa version agro-écologique est en fait la reine de la néguentropie. Considère cette déclaration comme une prophétie. Toute société qui n’aura pas compris cette Vérité, sera vouée à l’Enfer.

    • MINIERE

      Tes réflexions ne sont pas fausses mais partent toutes de l’homme animal pensant, du “pécheur” tel qu’il est aujourd’hui. Hans Jonas, tout autant que René Girard ont réfléchi à partir de cette réalité-là. Leur réalité et encore notre réalité, je l’avoue. Je ne t’en fais pas reproche mais je fais référence à une Autre Réalité que je considère comme le Réel, qui nous est voilée, ce pourquoi elle est introduite parmi les humains par révélation. Reste à eux de la reconquérir, de relancer une métaphysique pratique.

      Je prône donc, pour moi-même et les autres, un humain se re-créant, faisant route vers la transfiguration (définitive) de sa chair autant que de son esprit. Jésus apparu 40 fois à Michel Potay à Arès en 1974 était ainsi, pas un fantôme, il était bien charnel et traversant le plafond sans effort quand il repartait, ce qui signifie (puisque Jésus n’était qu’un homme selon la révélation d’Arès) qu’on peut tous devenir pareils si on se met à vivre notre vie comme lui l’a fait. Or qu’a-t-il fait sinon de pratiquer “l’amour inconditionnel” à un très haut niveau (facile à dire, pas facile à FAIRE, à vivre) ?
      La transfiguration définitive, c’est refaire Un avec toute la Création, avec le Tout dont nous sommes tandis que nous nous percevons comme séparés par notre “moi, je”. L’humain alors est capable de “comprendre”, je veux dire d’entendre et de voir de l’intérieur tout ce qui vit (je ne le vis pas encore mais je le subodore de mon avancée spirituelle personnelle, et ça déduit de quantité de textes spirituels de haute portée tels que la RA). L’écologie n’est dès lors plus une discipline sortie des sciences laborieuses qui voient le monde extérieurement à elles, mais réintègre une qualité naturelle de l’Humain.
      Simone Weil, que je distingue pour ma part clairement de Rousseau, Girard ou Jonas, dans ces écrits, avait pressenti quelque chose de cette Autre Vie.

  • Eberhardt

    Pour répondre à Guillaume (cf. fichier pdf)
    J’ai de par ailleurs quelques commentaires à faire sur votre déclaration suivante de toi et de Claude : “le mal est le détournement du bien”. Je ne comprends pas comment le mal peut procéder du bien. À moins que vous ne voyiez le bien que comme une catégorie abstraite non incarnée dans un homme. Faire le bien demande beaucoup plus d’efforts que de se laisser entraîner par la pesanteur du mal. Il me paraît peu tendanciel de voir un homme, qui s’élève vers le bien (surnaturel), vouloir s’en détourner pour faire le mal, même si je conçois très bien qu’il faut sans cesse travailler à remonter le rocher de Sisyphe… Alors que j’étais un tenant inconditionnel de l’axiome rousseauiste de l’Homme fondamentalement bon, j’en suis venu à faire le discernement entre les niveaux animal et humain en nous. Depuis que l’Homme a acquis la Connaissance prométhéenne, il faut qu’il se fasse quasiment violence pour travailler à ne pas se mentir, à faire une réelle recherche pour grimper à un niveau supérieur de conscience se rapprochant du Bien. C’est pour cela que Simone différencie entre le bien naturel et le bien surnaturel. Dit autrement, l’homme se contentant du naturel, se laissera aller à la facilité, un peu comme mes brebis iraient brouter dans un champ de luzerne, quitte à s’exploser la panse… Tout le contraire d’un homme connaissant, qui est tiré par des valeurs spirituelles. Il pourra dépasser le niveau humaniste, en montrant au monde la lumière d’une vérité supérieure. Les grands exemples sont Bouddha et Christ. Je pense qu’il faut dépasser le niveau utilitariste : “je ne mange pas trop de chocolat afin de ne pas tomber malade” pour transposer l’exemple des brebis dans le champ de luzerne. Cela vaut également pour la société, qui comme aujourd’hui ne pond plus que des lois opportunistes et utilitaristes, s’éloignant ainsi des fondements spirituels, qui l’inspiraient aux origines (cf. L’Enracinement de Simone).

    • MINIERE

      ” j’en suis venu à faire le discernement entre les niveaux animal et humain en nous ” : Excellent !
      “C’est pour cela que Simone différencie entre le bien naturel et le bien surnaturel.” : oui ! Exact. C’est la distinction que je tente d’établir ici entre le Bien absolu, nécessairement universel, valable pour TOUS les humains (ce que Simone appelle “le bien surnaturel”) et les biens relatifs que les hommes se sont donnés (ce qu’elle appelle “le bien naturel”) comme base de discernement moral ici-bas, mais qui ne sont pas universels.
      “le mal est le détournement du bien” : Ce Qui a été créé par le Créateur était Bien (voir genèse : “… et Il vit que c’était bien”) ou Bon. Comment voir les choses autrement de la part du Grand Aimant ?
      En créant Adam sur la base d’un animal humain ayant longuement évolué avant, création qualitative, à son “image et ressemblance”, Dieu introduit un autre Lui-même sur la terre, capable lui aussi de définir un bien autre que celui qui était naturel. Ce choix par Adam de définir un bien pour lui-même, qu’il entretiendra par son “moi” se vivant séparé du Tout, est le mal. C’est ce qu’on a appelé la chute. Adam retombe dans l’animal pensant mais de son propre choix existentiel, tout en conservant les dons divins qui lui permettraient de se re-créer (la vraie pénitence = revenir sur soi). Depuis, le mal ou péché n’a cessé d’être entretenu dans les générations par la transmission culturelle, les croyances religieuses, la politique système, etc.
      Le mal est donc un détournement du Bien, une pollution du Bien originel que l’humain a introduite et à laquelle il a fini par s’habituer au point de perdre de vue sa nature spirituelle première (Adam).
      Dans la révélation d’Arès, Dieu parle du “bruit” que l’homme introduit dans tout ce qu’il fait : agriculture, artisanat, industrie parce que le bruit est d’abord dans son propre esprit, issu de sa libre volonté d’être…

      Toi qui regardes de près la nature, ne vois-tu pas sa perfection sous-jacente, l’intelligence extraordinaire de la Vie dans sa créativité, son déploiement ? Qu’est-ce qui a affadi, pollué, détourné, pillé… cette nature pour lui-même, sinon l’humain ?

      • Luc Laforets

        A propos de ce que tu formules par “Ce choix par Adam de définir un bien pour lui-même, qu’il entretiendra par son “moi” se vivant séparé du Tout, est le mal. ”
        La prééminence du “vouloir-vivre” comme premier -> L’être, l’existence et sa persistance est ce qui est fondé par la structuration de la matière et de l’énergie (Néguentropie). M’amène comme je le développe dans la partie 2 consacrée au Bien (https://cercledurenouvellementspirituel.org/?p=428) à identifier le Bien comme ce qui promeut la néguentropie. Et le mal par ce qui l’entrave.
        Dans le prolongement d’Epicure, le plaisir est donc un Bien mais son excès provoque le mal.
        Placer ainsi ce faux bien comme premier, le bien pour lui-même, est donc une perversion du Bien. Ce que l’on pourrait aussi appeler le bonheur et sa recherche qui n’est pas la bonne voie. Elle fût pourtant posée comme première par nombre de philosophes en commençant par certains antiques grecs. Mais paradoxalement pas par Epicure, qui en l’occurrence, comme souvent, était le plus lucide !
        Parallèlement, Didier, à pour courriel : “Le But c’est la Vie”. C’est exactement cela. Sans autre finalité identifiable par nous autres.
        Nous nous trouvons donc, par des chemins différents, à converger vers une seule et même conclusion. C’est un signe fort que cette conclusion est la bonne.

        • MINIERE

          Merci Luc. Je me méfie des mots “entropie” et “négentropie” – même s’ils m’intéressent parce que j’y vois une approche du vrai, une quête – parce qu’ils sortent de la science de l’homme, qui, elle, ne voit pas clair du tout dans le domaine métaphysique et n’y amène que très peu de clarté.
          Mais oui, globalement et au-delà des mots, on se retrouve, la négentropie, pour ce que j’en ai entendu (merci) étant tout simplement, à mon sens, l’essence même de la Vie ou de l’Être qui fait sortir quelque chose du néant, et organise le chaos Elon sa Volonté. La Vie est mystérieuse, partout, en tout (même les pierres son vivantes), mais reste inconnue et indéfinissable.
          Il faut bien voir que le mal, en tant que détournement ou pollution du Bien initial, n’a été possible par la Créature divine Adam, que parce que le chaos est sous-jacent à toute la Création et que chaque chose y est accolée à sa crise. Pas de lumière sans ténèbres, pas de bien sans possibilité de mal. Adam dispose d’un liberté telle qu’il peut toucher à ce dispositif-là (pas l’animal), le régler à son gré, dans les profondeurs de l’OS pour parler en informaticien.
          Mais quand l’humain sera à nouveau vainqueur du mal – s’il l’est jamais – le mal peut rester potentiel sans se déployer. Le Bien est dans la crise contenue, maîtrisée.

  • Didier

    Tout d’abord bonjour à tous les membres du CDRS.
    Je suis nouvellement arrivé dans le Cercle, je m’appelle Didier, j’ai 67 an, retraité et je vis au Brésil depuis plusieurs années. Je m’intéresse à la spiritualité depuis l’âge de 15 ans et j’ai participé à plusieurs mouvements spirituels et religieux en France et au Brésil.

    Suite à un échange d’Email avec Luc, j’ai compris que je pouvais participer ici par écrit sur le thème du bien.

    Beaucoup de choses très intéressantes ont déjà été dites ; c’est un thème transversal ou horizontal ce qui veut dire qu’il y a un grand nombre de sujets qui s’y rapportent; le bien est lié à l’amour, à la justice, au pardon, au sacrifice, au bonheur, aux comportements individuels et collectifs à l’être et au faire, donc bien traiter ce sujet c’est impossible dans un temps limité.

    Ce que je crois c’est que le bien est vivant et que tout ce qui favorise la vie, tout ce qui fait croître la vie, tout ce qui fait se multiplier la vie, tout ce qui améliore la qualité de la vie, tout ce qui participe du bonheur de vivre, tout cela est le principe fondamental du bien.

    Je crois que le bien est vivant et concret car il est d’abord présent comme une graine dans un être qui le recherche, qui tend vers lui et ensuite la graine germe par le faire, par l’action, par le travail qui rendent le bien réel.

    Je crois que la somme des actions individuelles qui tendent vers le bien provoquera l’apparition du bien dans la collectivité.

    Le bien n’apparaît pas vraiment par la loi qui est lettre donc immobile et morte. La loi est un outil provisoire et nécessaire qui sert seulement à limiter les dégâts.

    Seul l’amour qui sera comme une loi écrite dans notre cœur donc vivante nous permettra de retrouver le bien et la vie.

    Aujourd’hui le bien, comme la vie sont à retrouver. La mort spirituelle domine le monde, d’où l’urgence d’un renouvellement spirituel qui vu l’état du monde risque fort de se produire dans la douleur.

    • Eberhardt

      Bonjour Didier,
      J’ai lu avec bonheur ta première intervention, dont je partage l’essentiel des vues. J’ai bien aimé, en particulier, “par le faire, par l’action, par le travail qui rendent le bien réel”. En ayant écouté mon discours, tu auras compris, que j’entends par “travail” essentiellement son acception travail physique au service des autres. En effet, dans une société du pétrole, qui croyait pouvoir se débarrasser du travail physique, du moins en Occident, elle a pu oublier volontairement ou non, que les plus humbles à travers la planète, comme au Brésil par exemple, ont été forcés de travailler durement au service de la partie supérieure de la pyramide. Le rêve du totalitarisme technologique n’ayant été qu’un leurre médiatique, il serait temps que les classes moyennes de tous les pays se mettent au travail physique au service du bien commun.
      Pour autant, si tu me permets d’ouvrir un espace de débat avec toi, je ne crois absolument pas que la somme de petits engagements, par essence quasiment anonyme, pourra changer significativement les choses. Car bien souvent, la “politique des petits pas” des individus “cache la forêt” du foncier immobilisme cherchant à justifier son passé, son confort intellectuel et physique. Cette hypocrisie collective, intériorisée profondément en nous par la Chrétienté (au contraire du message christique), nous jette dans le gouffre (écologie et guerres).
      Afin de changer tout cela, au moins pendant une certaine période d’élévation, il faut nécessairement l’intervention d’un prophète, messie, mentor, qui révèle les mensonges individuels et collectifs. Il est le seul à pouvoir initier une conversion vers le Bien, du moins de la fraction de la population dotée de l’intelligence du coeur. Cet évènement se produit dans des conditions de misères morales et matérielles, crise civilisationnelle. Sur le plan spirituel, on pensera au Christ, à Bouddha, sur le plan politique sans présumer de ses opinions, à titre d’exemple historique, à Marx et à Gandhi.
      Au bonheur de continuer les échanges avec toi.

      • Didier

        Bonjour Eberhart,

        Merci pour ton commentaire, je suis moi-même intéressé par tout ce que tu dis et tout ce que tu écris car une chose nous rapproche dans notre conception du bien, c’est que moi aussi j’ai eu et je continue d’avoir une expérience en relation avec l’agriculture, l’agro-écologie, la permaculture, étant formé en agronomie tropicale et ayant comme toi une sensibilité par rapport à la nature, á la création, à l’écologie, à la protection de l’environnement etc…

        Donc je suis plutôt d’accord que travailler à la préservation de la création est le bien majeure puisque la création permet l’existence de la vie, et donc détruire la nature c’est une action suicidaire, donc un grand mal.

        Par contre tu mets le doigt sur une apparente différence de conception vis-à-vis de la capacité des actions individuelles à provoquer un réel changement dans la collectivité.

        Pour introduire le débat, Eberhart, tu écris : « je ne crois absolument pas que la somme de petits engagements, par essence quasiment anonyme, pourra changer significativement les choses.»

        Alors que moi, j’ai écrit : « Je crois que la somme des actions individuelles qui tendent vers le bien provoquera l’apparition du bien dans la collectivité.»

        Donc voilà deux croyances contraires qui méritent d’être débattues sans aucun doute.

        Je ne vais pas aller plus loin aujourd’hui car je suis un peu débordé, je manque de temps, mais je vais continuer à méditer sur ce sujet et dès que je pourrai développer je reviendrai vers toi avec un autre commentaire.

        Au bonheur de continuer les échanges avec toi.

    • MINIERE

      Bonjour Didier,
      Je te souhaite la bienvenue dans ce groupe où je suis encore un “bleu” l’ayant rejoint il y a peu suite à ma présentation de “La révélation d’Arès” et du mouvement spirituel des pèlerins d’Arès dont je fais partie. J’ai connu un Didier parlant français vivant au Brésil et s’intéressant à la spiritualité, ce serait une bienheureuse coïncidence et un sacré hasard (quoique…) si c’était toi.
      Si tu regardes un peu ce qui a été enregistré récemment, tu verras ma prestation en trois parties. Je pense qu’elle rejoint pour beaucoup ta propre vision.
      Moi aussi “je crois que la somme des actions individuelles qui tendent vers le bien provoquera l’apparition du bien dans la collectivité”. Ceci dit, on ne peut pas laisser ça au petit bonheur la chance en espérant simplement que ça se fasse tout seul. Ça, comme Eberhardt (ci-dessous), je n’y crois pas. Il est donc nécessaire d’une part :
      1) de faire connaître cette vision du “changement du monde” (apostolat) qui passe par chacun de nous vu comme re-créateur de lui-même et co-créateur du monde.
      2) de structurer quand même le mouvement non pas en tant qu’organisation (écueil à éviter absolument de la religion-système ou de la politique-système) mais naturellement à partir du regroupement dans des “assemblées souveraines d’elles-mêmes” qui deviennent de fait le labo du monde en changement. Et ce, d’autant plus qu’un mouvement analogue vers de petites unités de population autonomes à l’échelle humaine (éventuellement fédérées) se fera sans doute conjointement sous la nécessité des temps difficiles à venir et la vraisemblable implosion des états-nations actuels.
      3) L’homme est un être social, sa spiritualité individuelle, donc “son amour pour son prochain comme lui-même” doit nécessairement déboucher sur une conscience collective organique qui transformera tout de fond en comble. En réalité, sur le Fond, l’humanité est Une, est un Seul Humain (Dieu s’adresse au prophète comme à ce seul humain), et les spiritualités individuelles participent à la recréation collective de cette Unité qui refait Dieu (ou Christ) Vivant parmi les hommes (le messie).

  • Luc

    Dans la partie “Etat des lieux” il y a un item nommé “Les prophétismes.” qui nous permettra de dégager ce qui s’est déjà produit quant à la surveneue de prohète ou de messie pour les différents courants spirituels.
    Sans doute serait-il utile d’ajouter au chantier “Quelle spiritualité pour aujourd’hui ?” un item tel que : “Le renouvellement spirituel passe-t-il obligatoirement par un prophète ?”

    • MINIERE

      Évidemment, ça m’intéresse.
      Je n’ai pas bien compris le lien que tu pouvais faire entre cette discussion et la notion de prophète. Quoi qu’il en soit, je ne sais s’il est utile de créer un item
      comme “Le renouvellement spirituel passe-t-il obligatoirement par un prophète ?” parce que je crains que les échanges s’enlisent dans nos subjectivités respectives.
      Étant donné mon engagement, je vois de fait “le renouvellement spirituel passer par un prophète” mais pas obligatoirement. Je ne sais si vous saisissez la nuance entre “de fait” et “obligatoirement”.

      • Luc Laforets

        C’est le commentaire d’Eberhardt qui m’a incité à ajouter ce point. La distinction que tu fais mérite d’être débattue. Nous confronterons peut-être nos subjectivités, mais ce n’est pas un problème. Pour ma part, je n’ai aucun a priori sur ce sujet. Donc vos subjectivités et arguments seront les bienvenus.

    • Didier

      Bonjour Claude,

      Merci pour ton souhait de bienvenue dans le groupe.

      Oui je suis bien le Didier avec qui tu as échangé il y a quelques années sur le site WordPress que j’avais créé.

      Ce n’est pas un hasard, tu as mentionné l’existence du Cercle dans un commentaire sur le Blog de Michel Potay que je continue de lire de temps en temps et ça m’a intéressé, j’ai effectué une petite recherche sur internet et très intéressé par le plan de recherche sur la spiritualité, je me suis inscrit.

      Je suis désolé, comme je l’écris plus haut à Eberhart, je ne vais pas aller plus loin aujourd’hui car je suis un peu débordé, je manque de temps, mais je vais continuer à méditer sur ce que tu as écrit et dès que je pourrai développer je reviendrai vers toi avec un autre commentaire.

      Au bonheur de continuer les échanges avec toi.

      • MINIERE

        Merci Didier de ta réponse.
        Bien qu’âgés, nous avons le temps, du moins j’espère.
        A bientôt

  • MINIERE

    Ce commentaire, encore trop long, fait suite à la présentation de Christian sur le Bien que je remercie chaleureusement parce que je préfère la référence à Platon (Socrate) et donc à la vertu, plus universelle, que les références à mon avis plus partielles et partiales à Rousseau, Girard ou Weil. Je l’ai mis en mail. Ci-dessous, il est un petit peu modifié.

    Chers tous,
    Je suis toujours un peu en porte-à-faux par rapport au groupe parce que j’ai déjà mes réponses de Fond avec la Révélation d’Arès et l’enseignement de son prophète. Ça ne veut pas dire que j’ai la vérité définitive et absolue, bien sûr, mais j’ai une “direction de certitude”, celle du Bien justement, une direction vers où chercher, fouiller le désert comme une mine, donc vers où orienter mon action et ma pensée. Aussi je ne m’épuise plus à fouiller les textes de prédécesseurs tels que Rousseau, Girard ou Weil,… même si, à l’occasion, et pour autant que je les connaisse assez, leur apport peut me servir d’appui, ni à revenir sur de vieux débats entre Trotsky ou Lénine par exemple (mail d’Eberhardt). La pensée et l’action de ces frères humains fut riche en leur temps et a, plus ou moins, contribué au Bien dans l’évolution de ce monde. Car si l’action révolutionnaire qui a mal tourné avec l’URSS ou la Chine et le projet communiste en général, est devenu de ce fait un mal aux yeux de l’histoire, elle peut s’avérer un bien, en tant qu’éclairage sur des culs de sacs pour les générations à venir, à condition toutefois qu’elles en conservent correctement la mémoire. Je n’ai donc pas à en juger sur le Fond parce que je suis dans l’incapacité de le faire n’ayant pas le recul nécessaire et le point de vue d’En-Haut qui me le permettrait. Aussi ne participerais-je pas à la problématique révolutionnaire par exemple, pour moi dépassée. 

    La problématique du travail, qui t’est si chère, Eberhardt, est plus intéressante parce qu’elle est toujours devant nous. Je pense que tu mets le doigt sur quelque chose d’important mais pas de la bonne façon. Le travail manuel ne sera jamais éradiqué de la vie de l’homme parce que “Fort(e)s (sont) la main, la roue” (xxxvi/21) nous dit la RA ce qui signifie que les actes humbles (main) dans le travail ou la vie courante resteront irremplaçables tout comme les déplacements (roue). Il y a quelque chose d’irréductible dans ce fait parce que l’homme est fait de chair avec une main disposant d’une intelligence d’action en lien avec son esprit. Reste à ce que cet esprit et cette chair n’en restent pas là, au côté animal de l’humain pensant, car tous deux sont orphelins sans “l’âme”, produit existentiel, qu’ils peuvent faire naître de concert s’ils s’orientent, existentiellement, dans la bonne direction, vers le Bien. Le Bien est un état (ou une Nature) perdu dans l’homme et qui se restaure par la vie spirituelle libre, autrement dit, la “pénitence”, cette nécessaire remise en cause de soi, qui déserte volontairement le mal, par laquelle le moi fait route vers le Soi Un comprenant tous les multiples. La problématique du travail n’échappe pas à la problématique spirituelle. 

    L’idée de “roue”, outre la notion de déplacement, appelle à une démultiplication du travail de la main, d’invention dépassant la limite physique comme celle d’engrenage, donc de machine et d’industrie. Ça fait intégralement partie des possibilités données à l’humain, pourquoi s’en priverait-il Eberhardt ? Le travail manuel peut donc parfaitement être démultiplié par la machine et donner lieu à des industries. Le gain de temps, la productivité sont considérables et nous libèrent de l’esclavage de tâches trop astreignantes et de la fatigue (la tête dans le cuveau RA), tout en démultipliant les produits qui sont nécessaires pour nourrir et équiper une population très grande. Mais tout ceci doit garder la mesure humaine. On pourrait disserter sur l’intérêt du travail à la chaîne par exemple, parce que la production qui en sort est considérable. Mais elle ne l’est pas pour l’ouvrier qui subit cela comme un esclavage. Aussi, une société fraternelle pourrait-elle garder le travail à la chaîne avantageux pour la collectivité mais consciente que c’est pénible pour l’individu, le faire à tour de rôle, de façon égalitaire, ou selon les possibilités de chacun.

    Le verset suivant précise que l’homme ne doit pas se laisser emporter par la folie de la puissance industrielle, qui est le fait des très riches et des puissants pour flatter leur orgueil, leur égoïsme dans leur domination aveugle des autres. 
    “Le far (qui pour)suit les soleils ? Le soleil (de la justice) brûle le far (et) donne deux mains” (RA xxxvi/22).
    Le far signifie énergie, vraisemblablement du latin furnus (fonderie, forge). 
    (qui pour)suit les soleils : côté formidable et démesuré des énergies industrielles, nucléaires, militaires, médiatiques,… poursuivant un rêve de grandeur chez l’homme “pécheur”, borné, ignorant et infatué de lui-même, comme la grenouille qui voudrait se faire plus grosse que le boeuf, tandis que l’homme “pénitent” (conscient ou non de l’être) par vraie justice (née d’une vie spirituelle ou d’un humanisme sincère) et volonté d’équité, reviendra à la mesure pour donner, comme le Père, des deux mains, avec intelligence, générosité et bonté. 

    Un autre passage du Livre (2ème partie de la RA, dans cette langue dépouillée qui lui si particulière, vient apporter quelque chose dans ce domaine : “Tu embrasses la jambe de sang, (mais) la jambe (qui) danse sur le feu, tu la casses”. (XXVI/16-17)
    la jambe de sang : l’humain, tu l’embrasses = primauté de l’humain; 
    la jambe (qui) danse sur le feu : toutes les activités démesurées qui font de l’humanité leur masse ouvrière, leur clientèle et leur adoratrice. De ce point de vue, la technique est une néo-religion. 

    J’en profite pour ajouter quelque chose sur le Bien suite à l’exposé de Christian. Je suis d’accord avec lui quand il dit qu’il n’y a rien de nouveau dans ce domaine depuis Platon. Il y a eu bien des réflexions nouvelles certes, mais la problématique d’avancement de l’homme vers le Bien n’a pas véritablement évolué, en dépit d’un petit progrès en matière spirituelle, quand même, grâce aux prophètes Jésus et Muhammad, mais mal discerné sous les déguisements religieux respectifs du christianisme d’église et de l’islam des mosquées qui en sont sortis.
    Je suis d’accord avec Socrate quand il dit que le Bien ne peut être défini. Car il s’agit d’un état perdu dans l’homme. On ne peut d’ailleurs en être averti extérieurement que par révélation (prophétisme), et/ou intérieurement par instinct spirituel mais avec tout ce que ça peut avoir de subjectif.
    Le Bien – précisons encore absolu et universel – ne pouvant être défini, il ne peut être arrêté, figé, inscrit dans des lois morales, dogmes religieux ou lois juridiques, comme on le ferait en gravant des phrases dans un marbre éternel. S’il l’est, il s’agit toujours d’un bien relatif, donc arbitraire, qui colle temporairement pour une groupe d’humains, et auquel il ne faudra donc pas adhérer comme s’il était « tout le Bien », comme s’il occupait tout l’horizon de l’avenir. Christian a souligné avec justesse le monopole qu’en a fait l’Église à un moment sur les esprits et, remarquablement, ça commence quand elle abandonne son rôle prophétique, quand elle s’acoquine avec le pouvoir politique de Constantin, quand elle devient religion d’État. C’en est alors fini du vrai christianisme, à la place on n’a plus qu’un christianisme d’église, politique, temporel, qui dégommera ses adversaires, les condamnant comme hérésies. Dans un premier temps ce christianisme couronne les rois, tient la politique sous son emprise, mais comme sa conception monopolistique du bien est figée (dogmatique) en bute avec ce qui vit et évolue, les découvertes de la science naissante et l’aspiration à la justice et l’équité du peuple, il va finir par dégénérer au point que la politique finira par prendre sa place en profitant de la crédulité des esprits acquise par la religion et en gardant les même méthodes d’emprise sur les esprits en plus modernes, en plus perfectionnées. Ça nous donne, entre autre, la démocratie représentative qui n’ jamais été qu’une apparence de démocratie, bien entortillée.
    Le Bien ne peut être défini puisqu’il est dans la Vie, le dynamique, le créatif, le joyeux, l’aimant, dans un mouvement toujours évolutif vers le Haut, auquel il faut juste donner une perspective : la reconquête d’une Nature perdue. Si on cède à définir le Bien dans des lois par exemple, ou une constitution…, il reste prisonnier de la mentalité d’un lieu et d’un temps, même pleine de bonne volonté, auquel s’attachera la génération créatrice mais deviendra étroit, bloquant, sinon obsolète, pour les générations à venir qui verront les créateurs de cette constitution ou ces lois comme des réactionnaires ou des rétrogrades. Si on a cette conscience, les créateurs de constitution, parce qu’il en faut bien pour le moment (n’est-ce pas Luc et Christian), devraient inclure dans leur texte cette notion évolutive, tout au moins de la prudence.

    Le Bien ne pouvant se définir par un contenu particulier, il ne peut être opérationnel pour l’humain que dans une “manière d’être” au monde, à soi et à l’autre. C’est ce que j’entends par “direction de certitude”. Pour les matheux, on ne fixe pas la courbe, on en donne l’asymptote vers laquelle elle doit tendre à l’infini, et chacun s’attelle à définir sa propre courbe, son sentier, et en fait un projet collectif, d’assemblée ici-bas, en fonction des circonstances, et des individus, dans le temps. 
    Cette manière d’être se résume à l’apprentissage de l’amour universel ou amour fraternel ou encore évangélique, que l’église s’est bien gardé de promouvoir (pour dominer les esprits) puisque l’amour libérant du péché ou mal, libère les esprits, la pensée et les actes. Cet amour n’est pas sentimental, ni d’émotion mais de raison (Spinoza l’avait compris), il ne peut donc être qu’un amour-devoir auquel on s’astreint par devoir d’Humanité, qui se décline au quotidien d’une infinité de façons mais qui commence souvent par le pardon inconditionnel sans lequel la vengeance est sans fin (ce qui ne veut pas dire qu’on saute au cou de son ennemi). Dès que le pardon existe, une vraie paix est possible (ne le voit-on pas de façon criante avec le conflit israélo-palestinien ?) et non les paix des politiques toujours pleines d’arrière-pensées. Personne n’étant meilleur qu’un autre, l’amour suppose de ne pas juger, et de se déconditionner des valeurs surfaites du monde, des vains débats, des préjugés, notamment idéologiques qui nous constituent de fait, par éducation et par conditionnement général, parce qu’ils nous opposent (le monde actuel), pour nous rendre vraiment libres dans notre pensée, sans le harnais des gens doctes, et par-là, faire naître et grandir l’intelligence du coeur qui doit toujours équilibrer l’intellect. L’intelligence spirituelle ne perd jamais de vue l’humain en moi et en l’autre. Enfin, des humains débarrassés de tout cette confusion qui fait le monde actuel, le referont sur une toute autre base, eux-mêmes en cours de changement, notamment en partageant tout avec tous, où l’on retrouve la juste intention communiste (qu’avaient les premiers chrétiens comme les Communards) mais vivante, organique, effective, parce que déjà acquise dans l’individu, dépouillée de ses arguties et de son sectarisme politico-idéologiques. 
    Bien à tous, 
    Claude M

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